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Les ventes de véhicules continueront de décliner aux Etats-Unis, selon Marchés mondiaux CIBC
Detroit produit trop de voitures; la moitié des usines américaines risquent de fermerTORONTO, le 2 mars /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de New York) - Les ventes d'automobiles aux Etats-Unis, qui se situent déjà à un creux sans précédent pour les 34 dernières années, risquent de reculer encore de 30 % à 40 % et pourraient ne jamais retrouver leurs niveaux d'antan, peut-on lire dans un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC. Selon les prévisions contenues dans ce rapport, les consommateurs américains n'achèteront qu'environ 8 à 9 millions de véhicules annuellement au cours des cinq prochaines années, soit près de la moitié du niveau observé durant les cinq dernières années. Par conséquent, environ la moitié des 51 usines où l'on fabrique des véhicules légers devraient fermer définitivement leurs portes au cours des prochaines années. Ces fermetures entraîneront la perte de 200 000 emplois de plus dans ce secteur, ce qui s'ajoute aux 560 000 emplois déjà perdus pendant cette décennie. "Le principal problème des constructeurs de Detroit n'est pas qu'ils fabriquent le mauvais type de véhicules, mais plutôt qu'ils en produisent trop, beaucoup trop", explique Jeff Rubin, économiste en chef, Marchés mondiaux CIBC. "Tout comme il s'est avéré que les deux millions de mises en chantier étaient le fait d'une bulle immobilière, les ventes moyennes de 16 millions de véhicules automobiles des cinq dernières années trahissaient un gonflement excessif engendré par les faibles prix du pétrole et les intérêts réduits sur le crédit, une conjoncture qui ne risque pas de se reproduire à l'avenir. "Il n'est déjà plus facile d'obtenir du crédit. La bulle du crédit n'était pas seulement liée aux prêts hypothécaires à risque élevé. Elle était tout autant le fait des ventes d'automobiles. Environ deux tiers des véhicules vendus en Amérique au cours de la dernière décennie étaient financés par un emprunt. Le marché du crédit-bail s'est pratiquement tari, et il devrait en être de même avant longtemps pour le marché de la titrisation des prêts-autos. Si vous achetez une voiture ces jours-ci, essayez de payer comptant, une possibilité qui n'est évidemment pas à la portée de tous, particulièrement pour les plus de 3,5 millions d'Américains qui ont déjà perdu leur emploi." Selon le rapport, il y aura 25 millions d'automobiles de moins sur les routes des Etats-Unis dans cinq ans. Puisque la grande majorité des achats sont effectués à crédit, beaucoup d'Américains ne pourront même pas envisager d'acheter un nouveau véhicule, trop occupés qu'ils sont à assurer le service de la dette de leur ménage, qui se situe à des niveaux records, et à trouver du financement, ce qui s'avère de plus en plus difficile. A elle seule, cette situation obligera 15 millions d'Américains à emprunter la voie de sortie au cours des cinq prochaines années. Mais M. Rubin croit que les problèmes de Detroit sont beaucoup plus graves que ne le laisse penser la récession actuelle. "Les récessions, peu importe leur ampleur, ont une durée limitée, qui est rarement plus de quatre à six trimestres. C'est la reprise qui est associée à des problèmes encore plus sérieux. Si l'essence n'est pas chère, c'est uniquement parce que personne n'a les moyens de prendre le volant. Lorsque la récession sera enfin terminée et que les Américains recommenceront à faire le plein de leurs VUS, les prix à la pompe remonteront à 4 $ le gallon comme c'était le cas l'an dernier, au Memorial Day." M. Rubin prévoit que l'augmentation des prix de l'énergie obligera un plus grand nombre d'Américains à adopter les habitudes de conduite européennes. Les Européens, qui paient leur essence beaucoup plus cher (en raison des taxes), possèdent moins de véhicules, conduisent moins et utilisent plus les transports en commun. Les auteurs du rapport ne prévoient pas que tous les Américains pourront renoncer à leur voiture, mais en appliquant les taux de propriété européens aux 57 millions de ménages américains qui possèdent actuellement un véhicule et jouissent d'un accès raisonnable aux transports en commun, ils estiment que les prix élevés de l'essence obligeront 10 millions d'Américains de plus à quitter les routes au cours des cinq prochaines années. Cette tendance se fait déjà sentir, car non seulement les Américains boudent les salles d'exposition, ils désertent également les autoroutes. Les Américains ont parcouru 100 milliards de milles de moins en automobile en 2008, tandis que le nombre d'usagers des transports en commun a progressé de 5 % au cours des trois premiers trimestres de l'année. "Entre le désendettement des consommateurs, les pertes d'emplois supplémentaires et la flambée à terme des prix de l'essence, le marché automobile de demain aux Etats-Unis se contractera probablement au point de ne plus représenter qu'environ la moitié de ce qu'il était autrefois", affirme M. Rubin. "Des ventes annuelles de huit à neuf millions de véhicules représentent un marché beaucoup plus petit que celui que Detroit est actuellement capable de servir, particulièrement lorsque les importations continuent d'accaparer une part croissante des ventes de véhicules neufs chaque année." En déduisant les importations, notamment les automobiles nord-américaines fabriquées au Mexique et au Canada, la production intérieure des Etats-Unis va probablement diminuer et s'établir entre six et sept millions d'unités par année. Comparativement au sommet de la production, soit près de 13 millions d'unités en 1999, le recul sera nécessairement aussi spectaculaire que celui que l'industrie a connu au moment du deuxième choc pétrolier de l'OPEP. "Globalement, tout comme les ventes de maisons et les mises en chantier aux Etats-Unis ont plongé à des niveaux sans précédent dans l'histoire récente, le nombre de véhicules vendus et produits dans ce pays devrait connaître un déclin tout aussi impressionnant", poursuit M. Rubin. "Cependant, dans ce cas-ci, l'évolution à long terme des habitudes de conduite des Américains signifie que l'âge d'or de l'industrie américaine est bel et bien terminé." Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/sfeb09.pdf. Marchés mondiaux CIBC, division des services bancaires de gros et des services aux entreprises de la Banque CIBC, offre un éventail de produits de crédit et de produits des marchés financiers intégrés, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à ses clients sur les principaux marchés des capitaux en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle d'investisseurs constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, Marchés mondiaux CIBC, (416) 594-7357, jeff.rubin@cibc.ca; ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques CIBC, (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca