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Croissance à 2,1 % au Canada à cause de problèmes mondiaux et de la baisse des dépenses intérieures

La liste des choses que les responsables politiques doivent faire pour réparer les moteurs de la croissance est longue

TORONTO, le 20 juin 2012 /CNW/ - L'économie canadienne ne progressera que de 2,1 % cette année et la suivante en raison des difficultés économiques actuelles à l'échelle mondiale et de l'épuisement des consommateurs du pays, peut-on lire dans les plus récentes prévisions économiques de Marchés mondiaux CIBC inc.

« L'économie mondiale ne s'est pas effondrée comme en 2008, mais ses tourments ne sont pas du goût des investisseurs », affirme Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC. « La liste des "choses à faire"par les responsables politiques pour que les moteurs de la croissance se remettent en marche est longue. Certains marchés émergents pourraient bientôt connaître un atterrissage brutal, l'Europe est embourbée dans une récession et les États-Unis se traînent les pieds, leur reprise étant plutôt lente. »

La « liste de choses à faire » en 2012-2013

  • Portugal 2, Irlande 2
  • Grèce 3 ou sortie contrôlée
  • Chypre
  • Dette souveraine espagnole
  • Autres apports de capitaux dans les banques européennes
  • Austérité « Lite »
  • Meilleur mécanisme européen de stabilité
  • Achat d'obligations de la BCE ou assouplissement quantitatif
  • Mesures d'incitation monétaire et fiscale en Chine
  • Yuan fort
  • Solution au cul-de-sac fiscal aux États-Unis

Selon M. Shenfeld, les progrès accomplis dans certains domaines figurant à la liste n'ont pas empêché la Banque CIBC d'abaisser légèrement à 3,0 % ses prévisions de croissance pour 2012, qui étaient déjà inférieures à la majorité des prévisions. Par ailleurs, ce rythme de croissance serait le plus faible depuis la récession.

La poursuite du ralentissement de la croissance économique mondiale entraînera des problèmes pour les exportations canadiennes. « Bien qu'une foule d'indicateurs continue de montrer que l'activité économique dans les provinces riches en ressources, comme l'Alberta et la Saskatchewan, est toujours vigoureuse, nous pensons que les principaux marchés émergents se montreront moins gourmands pour les produits de base », remarque Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC. « Le recul du prix des produits de base qui serait associé à ce phénomène pourrait, dans les marges du moins, signifier une diminution des investissements, du nombre d'emplois créés et, en fin de compte, de la croissance du PIB dans les régions canadiennes qui tirent le plus parti des ressources. »

On lit dans le rapport que la résilience économique de l'Ontario au cours des derniers trimestres s'est alimenté de l'augmentation des ventes d'automobiles aux États-Unis, d'une diminution du prix de l'énergie et d'un dollar plus faible, mais que la possibilité que les mesures d'encouragement fiscal aux États-Unis prennent fin en 2013 pourrait ralentir cette croissance et ajouter ses effets à celui du ralentissement de la demande des marchés émergents.

La Banque CIBC a utilisé l'indice de l'activité économique étrangère de la Banque du Canada (qui combine des renseignements sur la consommation américaine ainsi que sur les investissements dans 34 autres pays et sur la croissance de leur PIB) pour prédire la croissance des exportations canadiennes. Se fondant sur ses propres prévisions économiques pour les États-Unis et le reste du monde, la Banque CIBC s'attend à ce que la croissance mesurée par l'indice de l'activité économique étrangère ralentisse à mesure que nous nous rapprocherons de 2013, ce qui ralentira les exportations canadiennes.

« Ce ralentissement pourrait faire mal à la création d'emplois au Canada, puisque le pari comme quoi la demande extérieure augmenterait avait conduit à un plus grand nombre d'embauches », rappelle M. Tal. « Au cours des six derniers mois, c'est dans le secteur des biens exportables, soit dans les secteurs de la fabrication et des ressources naturelles, qui dépendent fortement de la demande extérieure, que pratiquement tous les emplois ont été créés. » Bien qu'une reprise de la production industrielle et de la demande de véhicules aux États-Unis ait justifié pleinement la reprise de l'embauche dans le secteur de la fabrication, poursuit M. Tal, un ralentissement prolongé dans les marchés émergents et les risques d'une brusque réduction des dépenses gouvernementales aux États-Unis pourraient mettre un frein à ces créations d'emploi.

Alors même que les exportations canadiennes affrontent de nouvelles difficultés, M. Tal remarque que la demande en biens de consommation au Canada commence à faiblir. « La faiblesse des taux d'intérêt au cours des dernières années a gardé l'économie en vie pendant que le reste du monde s'écroulait, et bien que cette politique ait fait gagner du temps à l'économie canadienne, cette dernière n'a toujours pas trouvé, quelques années plus tard, des sources de croissance qui continueraient à jouer leur rôle si les responsables politiques mettaient fin à cette injection intraveineuse que sont les faibles taux d'intérêt.

« Des années de crédit facile au pays ont porté les Canadiens à consommer beaucoup plus que ce qui serait considéré comme "normal", tenant compte des tendances démographiques. Après s'être gavés pendant plusieurs années, les consommateurs canadiens voient que leur appétit pourrait déjà être rassasié. »

Il en résulte que l'effet positif de la faiblesse des taux d'intérêt, sur l'économie canadienne en général et sur les ménages en particulier, diminue. Le taux d'intérêt réel sur les dettes des ménages s'est maintenu à un plancher record pendant plus de deux ans et a suivi une nette tendance à la baisse pendant plus de quatre ans. Comme la chose se produit fréquemment, plus un outil est utilisé et moins il est efficace. Entre 2002 et 2007, une diminution de 100 points de base du taux réel s'est traduite par une accélération de 2,1 % de la croissance du crédit des ménages. La même diminution a plutôt produit récemment un ralentissement de 4,1 %.

« Le ralentissement de la demande intérieure canadienne signifie que, en plus du risque que le ralentissement américain et que la crise récurrente de la zone euro font courir aux exportations, la Banque du Canada a raison de ne pas bouger quant aux taux d'intérêt », ajoute M. Tal. « La croissance économique en 2012 et 2013 ne devrait pas correspondre aux attentes de la Banque du Canada, et celle-ci pourrait devoir attendre une reprise induite par la croissance américaine en 2014 avant de se sentir obligée de bouger. »

Prévisions de la Banque CIBC sur le taux de croissance du PIB réel mondial

Chine
La Banque CIBC a légèrement abaissé ses prévisions à 7,8 % cette année, mais remarque que la politique gouvernementale devrait porter la croissance à 8,5 % en 2013. Elle note aussi qu'après avoir fortement resserré sa politique monétaire pour contenir une bulle immobilière et l'inflation, Pékin s'engage dans la voie contraire puisqu'une inflation inférieure aux objectifs permet de donner le feu vert aux marchés.

Inde
Une inflation persistante pourrait lier les mains de la banque centrale indienne, et c'est pourquoi la Banque CIBC a réduit radicalement ses prévisions de croissance pour cette économie autrefois si performante à 5,5 %.

Europe
Il n'est pas difficile d'exposer les grandes lignes du plan de reconstruction des moteurs économiques de l'Europe : des restrictions budgétaires moins radicales pour la périphérie et un soutien beaucoup plus vigoureux aux besoins en refinancement de ces pays au moyen d'achats, de préférence non stérilisés, par les fonds de stabilité et la banque centrale. Chaque fois que l'Europe risquait de connaître une crise, elle a réussi à trouver une entente de dernière heure. Par conséquent, il appert que les Européens, qu'ils le veuillent ou non, adopteront certaines des mesures figurant à la « liste des choses à faire », lesquelles seraient suffisantes pour générer une croissance modeste, bien qu'inférieure à 1 %, en 2013.

États-Unis
Les pressions politiques visant l'adoption de restrictions gouvernementales ralentiront l'économie américaine qui, autrement, se remet bien sur pied; la croissance devrait donc se situer tout juste sous 2 %.

Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/fjun12.pdf.

Le secteur des services bancaires de gros de la Banque CIBC offre une gamme complète de produits de crédit intégré et de marchés des capitaux, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à des clients des marchés financiers clés en Amérique du Nord et partout dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.

Pour plus de renseignements: Renseignements :

Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, 416 956-3698, benjamin.tal@cibc.ca, ou Kevin Dove, chef, Communications externes, 416 980-8835, kevin.dove@cibc.com.

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