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Marchés mondiaux CIBC: les efforts des américains pour augmenter la proportion d'éthanol qui entre dans les réservoirs d'essence au pays ne feront qu'accroître l'inflation
Selon le rapport, cette "vague jaune" fait grimper les prix des aliments mais ne présente qu'un bilan énergétique douteux TORONTO, le 22 oct. /CNW/ - CIBC (CM: TSX; NYSE) - Selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC, la politique américaine préconisant l'augmentation de la proportion d'éthanol qui entre dans les réservoirs d'essence au pays et visant à accroître l'autosuffisance énergétique pourrait bien avoir peu d'incidence, si ce n'est la hausse vertigineuse des prix des aliments. Le rapport révèle que, pour atteindre l'objectif de la politique, soit une augmentation importante de la production américaine d'éthanol afin de réduire la dépendance à l'égard du pétrole importé, le gouvernement fédéral et les gouvernements des Etats accordent d'énormes subventions aux producteurs d'éthanol pour leur permettre d'accroître leur capacité, et aux producteurs de mais qui doivent fournir les récoltes nécessaires pour fabriquer l'éthanol. Ce détournement d'une proportion sans cesse croissante des récoltes de mais destinées à l'alimentation humaine et du bétail vers la production énergétique exerce d'immenses et constantes tensions sur les prix des aliments. "Le détournement du mais de son rôle d'aliment vers celui de carburant présente, au mieux, un bilan énergétique net douteux, mais son incidence sur le prix des aliments, qui est déjà importante, ne peut qu'augmenter avec le temps", affirme Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef de Marchés mondiaux CIBC. "Puisque la pondération de l'alimentation dans l'IPC correspond à plus du double de celle de l'énergie, la réaction des politiciens aux prix records du pétrole pourrait être plus inflationniste que le prix du pétrole lui-même." "Au cours des deux dernières années, le prix du mais a bondi de 60 pour cent. Cette montée en flèche se répercute non seulement sur les aliments pour animaux et sur les aliments à base de mais, comme les tortillas, mais également sur le prix des céréales, les fermiers se bousculant pour accroître leur production de mais aux dépens des autres récoltes. Le prix des céréales a atteint des sommets inégalés tandis que les stocks à l'échelle mondiale continuent de diminuer à des bas niveaux encore jamais vus." L'éthanol est utilisé comme additif à l'essence et peut représenter jusqu'à 10 pour cent du mélange combustible destiné aux automobiles normales. Quatre-vingt-quinze pour cent de l'éthanol produit aux Etats-Unis résulte de la distillation du mais. L'administration américaine vise augmenter la production d'éthanol du niveau auquel elle se situait en l'an 2000, soit environ un milliard de gallons par année, à 35 milliards de gallons par année d'ici 2017. M. Rubin remarque que, pour atteindre ces objectifs, d'énormes subventions seront requises, puisque la production d'éthanol à base de mais n'est tout simplement pas efficiente d'un point de vue économique, même si le baril de pétrole coûtait 100 dollars, principalement en raison de l'incroyable quantité d'énergie requise pour cultiver et récolter le mais, l'acheminer aux distillateurs, transformer la semoule de mais moulu en éthanol par distillation et ensuite transporter ce dernier par camion et par train jusqu'aux consommateurs partout au pays. Il est essentiel d'avoir recours à ces modes de transport plus coûteux parce que l'éthanol ne peut être acheminé au moyen des pipelines conventionnels. En 2006, les subventions de l'ordre de 8 milliards de dollars ont stimulé le secteur, la production de l'éthanol ayant atteint six milliards de gallons par année au milieu de 2007. Etant donné ce taux de croissance, Marchés mondiaux CIBC prévoit que l'administration américaine aura atteint le niveau cible de production d'ici 2012, soit cinq ans plus tôt que selon l'objectif initial. Cependant, la banque croit que ce détournement rapide d'un aliment vers un carburant exercera des tensions inflationnistes accrues sur le prix des aliments. "Nous prévoyons que, d'ici la fin de l'an prochain, le taux d'inflation du prix des aliments se situera bien au-delà de cinq pour cent", ajoute M. Rubin. "En 2009, quand la production d'éthanol aura atteint neuf milliards de gallons, le taux d'inflation des prix des aliments avoisinera sept pour cent, son niveau le plus élevé des 25 dernières années." Selon M. Rubin, l'alimentation, bien que représentant moins de 15 pour cent de l'indice des prix à la consommation, est l'un des secteurs de la demande des consommateurs pour lequel il est le plus difficile de trouver un substitut. Pour les Américains à faible revenu, le coûts des aliments représente près de 40 pour cent de leur budget mensuel. M. Rubin croit que, si l'on compare les énormes investissements et les subventions avec l'incidence de la montée en flèche des prix des aliments, le bilan énergétique net de la politique intérieure américaine sur l'éthanol est dérisoire. "Des études récentes indiquent que le bilan énergétique net de l'éthanol à base de mais est de 25 pour cent seulement par rapport à l'énergie requise pour le produire. En comparaison, l'éthanol brésilien, qui est fabriqué à partir de canne à sucre, constitue une augmentation en énergie de 90 %, et la production d'un gallon d'éthanol pur requiert 30 % moins d'énergie que celle d'un gallon d'essence." Il ajoute que, même si le niveau cible de production d'éthanol de l'administration américaine, qui est de 35 milliards de gallons, est atteint, l'incidence sur l'autonomie énergétique des Etats-Unis sera négligeable. Le mais cultivé aux fins de la production d'éthanol représente 13,5 pour cent de toute la production de mais des Etats-Unis, et fournit approximativement 6,2 milliards de gallons d'éthanol, soit une réduction de la consommation américaine d'essence de seulement un point de pourcentage. Même si les Etats- Unis atteignaient la cible fixée par le président Bush de 35 milliards de gallons en 2017, la réduction en termes de consommation d'essence ne serait que de 6,5 pour cent, selon les estimations. "Il est évident que l'éthanol présente certains avantages, mais seulement pour ceux qui cultivent le mais et le distillent en alcool", affirme M. Rubin. "Le coût de cette politique est énorme et augmente avec chaque gallon d'éthanol produit. La politique d'énergie renouvelable du président Bush ne fait qu'attiser l'inflation." Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/soct07.pdf. Marchés mondiaux CIBC, division des services bancaires de gros et des services aux entreprises de la Banque CIBC, offre une gamme complète de produits de crédit intégré et de marchés des capitaux, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à des clients des marchés financiers clés en Amérique du Nord et partout dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle d'investisseurs constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, Marchés mondiaux CIBC, au (416) 594-7357, jeff.rubin@cibc.ca; ou avec Kevin Dove, Communications et affaires publiques CIBC, au (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca