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Les problèmes d'approvisionnement en pétrole à l'échelle mondiale feront grimper le litre d'essence à 1,50 $, prédit Marchés mondiaux CIBC

    D'ici cinq ans, le baril coûtera 150 $ US

    TORONTO, le 10 janv. /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de
New York) - Dans un avenir rapproché, les Canadiens pourraient avoir à
débourser 1,50 $ pour un litre d'essence, l'offre mondiale de pétrole ayant du
mal à suivre la demande, indique un nouveau rapport sur l'énergie de Marchés
mondiaux CIBC.
    Selon le rapport, en raison du gonflement de la demande des économies en
développement, de l'épuisement accéléré des stocks existants et des nombreux
retards reliés à la mise en valeur et à l'exploitation de nouveaux champs
pétroliers, il faudra peut-être, d'ici 2012, revoir à la baisse les
estimations du Department of Energy des Etats-Unis et de l'Agence
internationale de l'énergie et réduire de huit millions de barils par jour la
prévision de l'offre mondiale de pétrole.
    "Ces projections ne tiennent pas compte de deux éléments fondamentaux qui
ont, ces dernières années, pratiquement paralysé la production mondiale", note
Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, Marchés mondiaux CIBC. "Le
premier facteur entrant en ligne de compte est l'épuisement. Il faut courir
plus vite pour faire du sur-place. Le taux d'épuisement des champs
pétrolifères en exploitation dépasse maintenant 4 %, ce qui réduit
actuellement la production annuelle de quelque quatre millions de barils par
jour.
    "Le deuxième élément faisant mentir les prédictions quant à l'offre
concerne les retards prolongés et les dépassements de coût exorbitants
associés à plusieurs des principaux nouveaux mégaprojets pétroliers dans le
monde. Du Kazakhstan à la région du delta du Niger, au Nigeria, les retards
prolongés liés à certains gros projets énergétiques auront d'énormes
répercussions sur la croissance réelle des stocks au cours des cinq prochaines
années."
    Dans le cadre de son étude, Marchés mondiaux CIBC s'est penché sur près
de 200 nouveaux projets de développement pétrolier dont la production devrait
démarrer d'ici cinq ans et a conclu que les calendriers de production
prévisionnels étaient beaucoup trop optimistes, les retards de projet étant la
norme, et non l'exception, au sein du groupe.
    Il a également constaté que le fait de dépendre lourdement de champs
pétroliers de plus en plus coûteux et techniquement exigeants comme le projet
Kashagan, au Kazakhstan, Sakhalin II, en Russie, et les sables bitumineux au
Canada et au Venezuela, a rendu la croissance des stocks mondiaux vulnérable
aux retards de projet, qui semblent se multiplier sans fin.
    M. Rubin mentionne que les retards au Venezuela et au Canada amputeront
de plus de 700 000 barils par jour les prévisions antérieures visant la
production de 2012. Dans certains pays, la flambée des coûts de mise en valeur
s'est soldée par des renégociations complexes et souvent tendues des accords
de redevances avec les pays hôtes. Certains permis d'exploitation ont même été
suspendus temporairement ou pour une durée indéterminée.
    "Bien entendu, la stagnation de la production pétrolière mondiale
conventionnelle sous-tend les récents problèmes associés à l'exploitation de
sources non conventionnelles. Pratiquement toutes les hausses de la production
pétrolière mondiale sont liées à des gisements en eau profonde ou à des sables
bitumineux; la production conventionnelle semble bloquée aux niveaux de 2005,
soit 67 millions de barils par jour."
    Ces retards touchant l'exécution de projets surviennent en même temps que
s'accélère l'épuisement mondial des réserves existantes. Le taux d'épuisement
a franchi le seuil des 4 %, ce qui ampute la production de chaque année de
près de quatre millions de barils par jour. Les récentes hausses sont
partiellement attribuables à l'importance accrue des exploitations en mer et,
en particulier, en eau profonde, qui affichent des taux d'épuisement deux fois
plus élevés que ceux des champs conventionnels.
    "La progression abrupte des taux d'épuisement a déjà été observée en mer
du Nord et maintenant, dans le vaste gisement Cantarell au Mexique", a ajouré
M. Rubin. "Depuis 2000, les nouvelles réserves proviennent surtout des
gisements en mer. Avec l'accroissement de leur apport à la production totale,
les taux d'épuisement futurs continueront de grimper. Même si le taux
d'épuisement actuel demeure constant au cours des cinq prochaines années, il
faudrait produire environ 20 millions de barils par jour de nouveau pétrole
juste pour contrebalancer l'incidence de l'épuisement pour cette période."
    Selon M. Rubin, en raison des importants retards touchant les projets et
des taux d'épuisement de plus en plus marqués, les stocks n'augmenteront que
d'à peine trois millions de barils par jour d'ici 2012 - ce qui est nettement
inférieur aux 10 millions de barils prévus par l'Agence internationale de
l'énergie. La montée en flèche de la demande de pétrole dans des pays comme la
Chine, l'Inde, la Russie, voire dans les plus grands pays producteurs de
pétrole, creuse l'écart entre l'offre et la demande et pourrait faire grimper
les prix du pétrole brut jusqu'à 150 $ US le baril d'ici 2012.
    "La forte augmentation des taux de possession d'automobiles dans des pays
comme la Russie et la Chine a dopé la demande en carburant dans les deux
pays", constate M. Rubin. "Par exemple, la consommation d'essence, facteur clé
de la hausse de la consommation de pétrole, affiche un taux de croissance de
plus de 6 % dans les deux pays. Le facteur le plus important toutefois,
demeure la subvention aux prix massive dans les pays de l'OPEP à l'origine
d'une croissance exceptionnelle de près de 10 % de la demande de pétrole.
    "Non seulement n'y a-t-il aucune élasticité entre la propre consommation
de pétrole des pays de l'OPEP et les prix du pétrole à l'échelle mondiale,
mais, paradoxalement, la consommation dans ces pays risque en fait d'augmenter
en même temps que les prix mondiaux du pétrole parce que la hausse des prix du
brut stimule les revenus, ce qui en retour stimule la demande en carburant de
production intérieure fortement subventionné."
    En raison de cette explosion de la demande dans la plupart des pays
producteurs de pétrole, ces derniers ne pourront pas hausser leurs
exportations pour tenir compte de la forte augmentation de la demande des pays
en développement. Etant donné que la demande de brut de pays tels la Chine et
l'Inde tend à être beaucoup plus élastique par rapport aux revenus que par
rapport aux prix, ces pays risquent de faire de la surenchère aux marchés de
l'OCDE pour des stocks mondiaux de plus en plus maigres.
    L'OCDE, le plus grand marché pétrolier dans le monde aujourd'hui, est
beaucoup plus sensible aux prix et la consommation de pétrole, qui a déjà
diminué depuis deux ans, reculera d'environ quatre millions de barils par jour
d'ici cinq ans, en raison de la hausse soutenue des prix.
    M. Rubin s'attend à ce qu'aux Etats-Unis seulement, où la flambée des
prix du brut a fait grimper à 4,50 $ US le prix du gallon d'essence, la
demande de pétrole diminuera de 10 %, soit près de deux millions de barils par
jour, d'ici 2012.
    Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à
l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/occtrept65pdf.

    Marchés mondiaux CIBC, division des services bancaires de gros et des
services aux entreprises de la Banque CIBC, offre une gamme complète de
produits de crédit intégré et de marchés des capitaux, de services bancaires
d'investissement et de services de banque d'affaires à des clients des marchés
financiers clés en Amérique du Nord et partout dans le monde. Nous proposons
également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste
éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre
clientèle d'investisseurs constituée de sociétés, de gouvernements et
d'institutions.




Pour plus de renseignements:
Renseignements: avec Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, 
Marchés mondiaux CIBC, au (416) 594-7357, jeff.rubin@cibc.ca, ou avec Kevin 
Dove, Communications et affaires publiques CIBC, au (416) 980-8835, 
kevin.dove@cibc.ca

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