Répertoire des communiqués
Page précédente.
L'imposition d'une taxe sur les importations serait la seule façon d'amener la Chine et d'autres pays à réduire leurs émissions de GES, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC
Les gros utilisateurs d'énergie envisageraient de revenir en Amérique du Nord TORONTO, le 27 mars /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de New York) - L'imposition d'une taxe sur le carbone sur les importations chinoises pourrait être la seule façon de vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC. Toujours selon ce rapport de recherche, alors que les gouvernements des pays développés s'astreignent à des mesures pénibles pour réduire ces émissions, les émissions de carbone provenant des pays en développement, en particulier de la Chine, ont grimpé en flèche au cours des dernières années. Depuis 2000, l'augmentation des émissions totales de gaz carbonique se chiffre à plus de 6 000 millions de tonnes métriques, dont 90 % provient de la Chine et des autres pays en développement. Aujourd'hui, la Chine est le plus important émetteur de gaz carbonique au monde avec plus de 21 % des émissions totales. "Les pays de l'OCDE commencent à imposer plus de sacrifices à leur propre économie en vue de réduire les émissions de gaz carbonique, et leur tolérance quant aux pratiques de leurs partenaires commerciaux en la matière diminuera rapidement", affirme Jeff Rubin, stratège en chef et économiste en chef à Marchés mondiaux CIBC. "Cette position sera d'autant plus justifiée que les efforts de réduction consentis par l'Amérique du Nord, l'Europe de l'Ouest et quelques autres pays de l'OCDE sont annulés par les émissions provenant de Chine et des autres pays en développement. "Mises à part les pressions morales, qui n'auront fort probablement aucun effet, le seul moyen de pression encore à la disposition des pays de l'OCDE reste l'accès à leurs marchés. Ce moyen comprendrait probablement un tarif sur le gaz carbonique, mesure d'égalisation qui imposera les subventions implicites au contenu en gaz carbonique des produits importés provenant de pays ne respectant pas les mesures de réduction des émissions." Selon les auteurs du rapport, on estime que les mesures de plafonnement et d'échange de crédits visant à graduellement réduire les émissions de gaz carbonique ne serait-ce que de 10 % aux Etats-Unis amputeront 0,6 point de pourcentage à la croissance annuelle du PIB en dollars constants au cours des cinq prochaines années. Le Canada et les autres pays de l'OCDE devraient assumer des coûts similaires. Selon M. Rubin, ces mesures de réduction des émissions de GES ne seront efficaces que si elles sont aussi adoptées par les pays en développement. Dans le cas contraire, elles ne feront que renchérir les produits de consommation, rendront les économies des pays de l'OCDE moins concurrentielles et entraîneront une augmentation des émissions totales puisqu'une partie toujours plus importante de la production passera aux pays n'ayant pas adopté de telles mesures de réglementation. En 2007, les émissions de GES provenant du secteur chinois de l'exportation s'élevaient à quelque 1 700 millions de tonnes métriques, selon Marchés mondiaux CIBC, ce qui fait de ce secteur le plus important émetteur de GES au monde après l'économie américaine prise dans son ensemble. Au cours des sept dernières années, les émissions globales de la Chine ont augmenté de près de 120 %, et leur augmentation annuelle moyenne est égale au total des émissions canadiennes ou britanniques de GES. L'augmentation cumulative des émissions chinoises au cours des sept dernières années équivaut aux émissions totales actuelles des économies canadienne, japonaise, indienne et espagnole combinées. Le seul rythme de la croissance économique en Chine et l'absence de réglementation environnementale constructive et applicable expliquent ce bond inquiétant, bien que l'intensité des émissions de GES produites par l'économie chinoise représente le facteur le plus important. "La part de l'utilisation de l'énergie dans l'économie chinoise, fortement axée sur la fabrication, sur le PIB est quatre fois plus importante qu'elle ne l'est dans l'économie américaine, fortement axée sur les services", remarque M. Rubin. "Facteur encore plus aggravant, la Chine n'est pas particulièrement efficace dans son utilisation de l'énergie fossile. Elle produit en effet 33 % plus d'émissions de CO(2) par unité d'énergie que l'économie américaine et 100 % plus que l'économie canadienne. Si l'on combine l'intensité énergétique de l'économie chinoise à l'efficacité douteuse de son utilisation de l'énergie, on obtient un dangereux cocktail qui fera grimper en flèche les émissions de GES." Un tarif équivalant à 45 $ la tonne d'émissions de CO(2) permettrait aux Etats-Unis de prélever annuellement quelque 55 milliards de dollars sur les exportations chinoises. "Bien sûr, les exportateurs chinois ne seraient pas les seuls à payer", ajoute M. Rubin. "Du moins au début, avant que d'autres sources d'approvisionnement respectueuses des règlements sur les émissions ne puissent être trouvées, ce sont les consommateurs qui auraient à assumer la majeure partie de l'augmentation du prix des importations, frappées par ce tarif. En fonction de la part de la Chine dans les importations aux Etats-Unis, un tarif de 45 $ la tonne entraînerait une augmentation de plus de 0,6 point de pourcentage du prix à la consommation. "Par ailleurs, l'effet inflationniste de cette mesure serait éventuellement atténué puisque la production intérieure ou l'approvisionnement provenant d'un émetteur moins polluant que la Chine remplacerait les importations chinoises." Toujours selon les auteurs du rapport, étant donné l'inefficacité globale de l'économie chinoise sur le plan de l'énergie, un tarif sur les émissions de GES combiné au baril de pétrole à plus de cent dollars remet soudainement en cause la portée de la compétitivité chinoise. L'efficacité énergétique et l'efficience dans l'utilisation des combustibles fossiles importeront désormais beaucoup pour de nombreux secteurs économiques. Sur ces deux plans, la Chine et le reste des pays en développement sont extrêmement défavorisés. Ainsi, l'avantage tiré par la Chine de la faiblesse de ses salaires serait perdu pour de nombreux secteurs gourmands en énergie, qui envisageraient de transférer de nouveau leur production, mais cette fois-ci vers l'Amérique du Nord. M. Rubin prévoit que les exportateurs chinois de produits chimiques, dont le facteur d'intensité énergétique est astronomique, seront les premiers à perdre leurs marchés. En fait, on note déjà un ralentissement sensible des exportations de ces produits de la Chine vers les Etats-Unis : en effet, l'augmentation des expéditions des deux dernières années n'a été que de la moitié de celle observée au cours de la première moitié de la présente décennie. Les minéraux non métalliques (ciment, verre, chaux, etc.), dont l'intensité énergétique est supérieure de 130 % à celle de la moyenne industrielle chinoise, de même que l'imprimerie, les métaux de première fusion et la machinerie sont d'autres candidats à un tel réalignement. "Comme la tolérance aux émissions de GES des pays de l'OCDE s'érode avec chaque tonne de CO(2) émise par les autres pays, les considérations environnementales représenteront bientôt une importante barrière au commerce", conclut M. Rubin. "Un tarif imposé par les Etats-Unis sur les émissions associées à la fabrication des produits exportés par la Chine non seulement abolirait les subventions implicites dont ils jouissent actuellement, mais serait suffisamment important pour déclencher un renversement des mouvements commerciaux et de la délocalisation." Vous pouvez consulter le rapport de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse suivante http://research.cibcwm.com/economic_public/download/smar08.pdf Marchés mondiaux CIBC, division des services bancaires de gros et des services aux entreprises de la Banque CIBC, offre un éventail de produits de crédit et de produits des marchés financiers intégrés, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à ses clients sur les principaux marchés des capitaux en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices en matière de capital et des services consultatifs à un vaste éventail de secteurs de même que des recherches de qualité supérieure à notre clientèle d'investisseurs constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, directeur général, Marchés mondiaux CIBC, au (416) 594-7357, jeff.rubin@cibc.ca; ou avec Kevin Dove, Communications et affaires publiques CIBC, au (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca