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    Selon Marchés mondiaux CIBC, l'explosion des coûts du transport pousse
    les prix vers le haut et pourrait forcer certaines entreprises de
    fabrication à se rapprocher de leurs marchés

    TORONTO, le 27 mai /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de
New York) - Selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC, la flambée du
prix du pétrole a fait bondir le coût du transport mondial des marchandises,
représentant du coup une menace sérieuse pour la stabilité des prix et la
fabrication à l'étranger.
    "L'explosion des coûts du transport pourrait bientôt faire disparaître ce
qui a représenté au cours des dix dernières années le garde-fou le plus
important contre l'inflation, soit la différence des salaires entre la Chine
et les autres pays producteurs", estime Jeff Rubin, stratège en chef et
économiste en chef à Marchés mondiaux CIBC. "Les salaires du secteur chinois
de la fabrication continueront de représenter un avantage, mais avec le baril
de pétrole à plus de 100 $, les distances sont coûteuses."
    Selon les auteurs du rapport, le coût de l'expédition d'un conteneur
standard de 40 pieds de l'est de l'Asie vers la côte est de l'Amérique du Nord
a déjà triplé depuis l'an 2000 et doublera encore avec un baril de pétrole
dont le prix avoisinera 200 $ US. Ces coûts de l'énergie, qui montent en
flèche, menacent d'annuler des décennies de libéralisation du commerce et de
forcer certaines entreprises de fabrication installées à l'étranger à se
rapprocher de leurs marchés.
    "A moins que le conteneur en question ne soit rempli à ras bord de
diamants, le coût de son transport a soudainement multiplié le coût de la
marchandise qui s'y trouve", ajoute M. Rubin. "Ces coûts gonflés se
répercutent sur l'indice des prix à la consommation lorsque vous achetez la
marchandise en question chez votre détaillant. Avec la hausse constante du
prix du pétrole, ces coûts de transport élimineront très bientôt l'avantage
que représentent les salaires versés dans les pays de l'est de l'Asie."
    Selon M. Rubin, ces forces pourraient inverser les effets de la
mondialisation. "L'incidence de l'augmentation du prix de l'énergie sur celui
du transport n'a jamais été aussi grande, à un point tel que le coût du
transport, et non celui des tarifs, représente aujourd'hui la barrière la plus
importante au commerce mondial."
    Dans le rapport, on remarque que les coûts du transport d'un conteneur
standard de 40 pieds de Shanghai vers la côte est de l'Amérique du Nord, y
compris la portion terrestre, s'élèvent à 8 000 $ US. En 2000, alors que le
baril de pétrole se négociait à 20 $ US, ces mêmes coûts n'étaient que de 3
000 $ US. Avec le baril de pétrole à 200 $ US, les coûts du transport du même
conteneur atteindraient probablement 15 000 $ US.
    L'incidence de cette hausse des coûts se fait déjà sentir dans la
fabrication à forte densité de capital et dont le ratio des coûts du transport
sur le prix de vente final est élevé, par exemple la production de l'acier. La
flambée des coûts du transport, soit tout d'abord celui du charbon et du fer
vers la Chine et, ensuite, de l'acier fini exporté vers les marchés étrangers,
a plus qu'annulé l'avantage que la Chine retire de la faiblesse de ses
salaires et rendu l'acier fabriqué en Chine non concurrentiel sur le marché
américain. Le fait que les exportations d'acier chinois aux Etats-Unis aient
chuté de plus de 20 % sur une période d'un an, alors que la production
américaine d'acier a augmenté de près de 10 % pendant la même période, met ce
phénomène en évidence.
    "Voilà une excellente nouvelle si vous faites partie des Métallos aux
Etats-Unis", indique M. Rubin. "Des emplois perdus depuis longtemps seront
retrouvés. Et plus les exportateurs d'acier chinois verront les coûts du
pétrole et du transport augmenter, plus les salaires du secteur nord-américain
de l'acier pourront augmenter. Mais si vous achetez de l'acier, vos coûts
grimperont, que vous vous approvisionniez en acier fabriqué en Chine ou à
Pittsburgh."
    La conversion des coûts du transport en équivalents tarifaires illustre
comment les prix de l'énergie peuvent être perturbateurs. M. Rubin remarque
qu'un baril de pétrole à 150 $ US équivaut à un tarif de 11 %, soit un niveau
jamais vu depuis les années 1970. Avec un baril à 200 $, "on retrouve le tarif
qui prévalait avant même les négociations du Kennedy Round du GATT, au milieu
des années 1960. Même avec un baril à 100 $ US, l'impact des coûts du
transport est supérieur à celui des tarifs pour tous les partenaires
commerciaux des Etats-Unis, y compris le Canada et le Mexique."
    M. Rubin évoque l'histoire pour montrer comment les prix élevés de
l'énergie et du transport freinent le commerce et forcent les marchés à
trouver des canaux d'approvisionnement plus courts et moins coûteux. Au cours
des 50 dernières années, les exportations mondiales ont bondi durant toutes
les périodes où les barrières au commerce ont été réduites et le prix du
pétrole était faible, mais, dit-il, l'augmentation des exportations "a été
pour ainsi dire nulle" au cours des crises du pétrole et de l'énergie des
années 1970 et pendant plusieurs années par après, malgré la diminution des
tarifs mondiaux et les reprises vigoureuses après les périodes de récession.
    "C'est plutôt facile de comprendre pourquoi les importateurs
nord-américains ont privilégié le commerce régional pendant cette période",
remarque M. Rubin. "Le coût du transport transocéanique a littéralement
explosé pendant les deux crises du pétrole. Le coût du transport d'une
cargaison normale en provenance de l'étranger avait pratiquement triplé, tout
comme il l'a fait au cours des dernières années. En fin de compte, la flambée
des coûts du transport s'est répercutée sur les consommateurs, et les marchés
ont réagi en conséquence : ils ont substitué des marchandises provenant de
lieux rapprochés à celles transportées sur la moitié du globe à des coûts
prohibitifs."
    M. Rubin affirme que les marchandises dont le ratio valeur-transport est
faible seront les plus touchées par l'augmentation des coûts du transport, et
qu'un "pourcentage étonnamment élevé" d'exportations chinoises vers l'Amérique
du Nord s'inscrit dans cette catégorie, y compris les meubles, les vêtements,
les chaussures, les ouvrages en métal et la machinerie industrielle.
    "Les exportations chinoises à coûts de transport élevés vers les
Etats-Unis ne comptent plus que pour 42 % du total des exportations
comparativement à 52 % en 2004", remarque M. Rubin, qui estime que "si ce
n'était de l'augmentation spectaculaire des coûts du transport, la croissance
des exportations chinoises aux Etats-Unis depuis 2004 aurait été supérieure de
35 % à ce qu'elle a été réellement."
    M. Rubin ajoute qu'il n'y a "certainement aucune raison pour laquelle
nous ne devrions pas nous attendre à vivre une diversification des échanges au
moins comparable, sinon supérieure" à celle qu'on a connue pendant les crises
du pétrole des années 1970. "Plutôt que de chercher une main-d'oeuvre bon
marché aux antipodes, le secret sera de trouver la main-d'oeuvre la moins
chère possible à distance raisonnable du marché visé."
    Dans des telles conditions, le Mexique, situé tout près de l'Amérique du
Nord et dont le coût de la main-d'oeuvre est avantageux, pourrait bénéficier
d'une seconde chance de concurrencer la production des pays en bordure du
Pacifique, déclare M. Rubin, qui prédit aussi que lorsque le prix du baril de
pétrole atteindra 200 $ US, il en coûtera trois fois plus cher d'expédier un
conteneur de la Chine que du Mexique.
    "Pour mettre les choses en perspective, le coût actuel du transport des
marchandises depuis l'est de l'Asie équivaut à leur imposer un tarif de 9 % à
leur arrivée en Amérique du Nord. Avec un baril de pétrole à 200 $ US,
l'équivalent tarifaire passera à 15 %."
    "Dans un monde où le baril de pétrole coûte plus de 100 $, la distance
est coûteuse. Bien que la libéralisation du commerce et la technologie aient
aplani le monde, l'augmentation des coûts du transport le rendra encore une
fois plus rond", conclut M. Rubin.
    Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à
l'adresse :
    http://research.cibcwm.com/economic_public/download/smay08.pdf

    Marchés mondiaux CIBC, division des services bancaires de gros et des
services aux entreprises de la Banque CIBC, offre un éventail de produits de
crédit et de produits des marchés financiers intégrés, de services bancaires
d'investissement et de services de banque d'affaires à ses clients sur les
principaux marchés des capitaux en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde.
Nous proposons également des solutions de financement novatrices et des
services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons
des études de premier ordre à notre clientèle constituée de sociétés, de
gouvernements et d'institutions.




Pour plus de renseignements:
Renseignements: Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef,
Marchés mondiaux CIBC, au (416) 594-7357, ou avec Kevin Dove, Communications
et affaires publiques CIBC, au (416) 670-4956, kevin.dove@cibc.ca

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