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L'inflation totale atteindra 6 % en 2009 selon Marchés mondiaux CIBC
TORONTO, le 30 juill. /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de New York) - L'inflation totale selon l'IPC aux Etats-Unis atteindra 6 % au cours des six prochains mois, ce qui forcera la Réserve fédérale américaine à accroître les taux d'intérêt d'au moins 200 points de base, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC. Le rapport souligne également que l'économie américaine n'a pas enregistré un tel taux d'inflation depuis les années 1990 et que cette situation n'avait duré que quatre mois. "La dernière période prolongée pendant laquelle l'inflation a progressé à un rythme aussi élevé aux Etats-Unis remonte à 1982, au beau milieu de la période de stagflation ayant suivi le deuxième choc pétrolier de l'OPEP", a déclaré Jeff Rubin, économiste en chef à Marchés mondiaux CIBC. M. Rubin a également indiqué que la flambée des prix de l'énergie suscite une fois de plus des inquiétudes quant à l'inflation, mais que le niveau actuel des prix renforce la position de négociation de nombreux travailleurs américains. "En raison de l'envolée des prix de l'énergie, la courbe des coûts se renverse rapidement à l'échelle mondiale. Les coûts d'expédition ayant monté en flèche du fait que le prix du baril de pétrole se maintient au-delà de 100 $, la capacité concurrentielle de la Chine, qui était auparavant la menace absolue sur l'échiquier mondial, perd de la vigueur de jour en jour. Mais, tandis que les prix élevés de l'énergie protègent les travailleurs américains en raison des frais de transport élevés, ils vident également leurs poches quand ceux-ci doivent faire le plein." Ces facteurs pourraient vraisemblablement ramener les indemnités de vie chère au nombre des points à l'ordre du jour dans les négociations salariales en Amérique du Nord, surtout dans les secteurs où les syndicats sont bien présents, comme celui de la sidérurgie, où les frais de transport équivalent maintenant à une protection tarifaire à deux chiffres. M. Rubin a souligné que les prix élevés de l'énergie redonnent aux travailleurs américains du secteur manufacturier un pouvoir de négociation qui leur faisait défaut depuis plus de dix ans, en plus de les inciter à demander des hausses salariales justifiées par l'augmentation des prix de l'essence. "Dans les années 1980, des indemnités de vie chère étaient intégrées à l'échelle de rémunération de la plupart des conventions collectives", a précisé M. Rubin. "Ces clauses d'indemnité sont, dans une large mesure, devenues des visions autoproductrices; elles ont fait en sorte que l'inflation, essentiellement due aux prix du pétrole, devienne "autosuffisante" par une spirale prix-rémunération." Avec l'évolution des taux de salaire et sa prise en compte dans des clauses d'inflation, M. Rubin s'attend à ce que les taux d'intérêt augmentent également. Dans son rapport, il signale qu'en 1990, le taux d'inflation atteignait 6 % et le rendement des fonds de la Réserve fédérale avoisinait 7,5 %, soit plus de trois fois leur niveau actuel. Au même moment, une obligation du Trésor à échéance de 10 ans portait intérêt à 8,5 %, c'est-à-dire plus du double de ce qu'elle rapporte aujourd'hui. "Nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale hausse ses taux d'intérêt d'au moins 200 points de base d'ici la fin de l'année prochaine", a ajouté M. Rubin. "Si l'on se fie au passé, nous pourrons nous estimer très chanceux si c'est tout ce que la Réserve fédérale doit faire." Le rapport indique qu'en dépit de la récente baisse du cours du pétrole à l'échelle mondiale, les pressions relatives à l'approvisionnement continueront de pousser les prix du brut à la hausse. Cette situation se traduira par des coûts plus élevés pour le consommateur, que ce soit à la pompe, au supermarché ou sur le compteur d'électricité. De plus, M. Rubin a rappelé qu'en raison de l'explosion de la demande de pétrole et du ralentissement de la production au Moyen-Orient, les exportations de brut en provenance de cette région ont diminué de plus de 700 000 barils par jour en 2007. Même si ces pays producteurs affirment qu'ils seront en mesure d'accroître les exportations, le rapport de la Banque prévoit une nouvelle réduction des exportations de l'ordre de un million de barils par jour au cours des quatre prochaines années. "Si l'approvisionnement des marchés mondiaux augmente dans les quatre années et demi à venir, les pays membres de l'OPEP ne seront pas en cause", a expliqué M. Rubin. "Les exportations de pétrole ont diminué en 2007, mais la consommation au Moyen-Orient s'est accrue de quelque 300 000 barils par jour. Cette hausse correspond à celle enregistrée par la Chine, pays dont la population est quatre fois plus élevée que ceux du Moyen-Orient." Le rapport souligne par ailleurs que la croissance de la consommation dans ces pays n'est pas le seul fait des fortes subventions à la consommation d'énergie, grâce auxquelles les automobilistes ne payent qu'environ un dixième du prix qui a cours dans le monde, mais que cette croissance s'explique également par celle rapide de la demande d'électricité générée par des ressources "qui font l'objet de subventions encore plus importantes que celles accordées pour la production d'électricité par le pétrole et le gaz." Grâce aux subventions octroyées dans cette région, la facture d'électricité des consommateurs correspond à une valeur se situant entre le quatorzième et la moitié de celle d'un foyer nord-américain type. Puisque cette région ne possède aucune centrale électrique alimentée à l'énergie nucléaire ou au charbon et que sa capacité hydroélectrique est très restreinte, elle doit compter sur des usines alimentées par des combustibles fossiles. Depuis 2002, la consommation d'électricité de la région, dont certains pays connaissent la plus forte croissance démographique au monde, a progressé de plus de 6 % annuellement, s'établissant actuellement à quelque 320 000 barils de pétrole par jour. Alors que l'Arabie saoudite envisage de tripler sa capacité en énergie électrique d'ici 2020 et que d'autres territoires comme Dubai - dont la demande d'électricité connaît la plus forte poussée de la région (15 % par année) - délaissent le gaz naturel, ressource rare, pour le pétrole, la consommation d'électricité continuera de grimper de deux à trois fois plus rapidement que dans les pays de l'OCDE. Une démographie et une économie en plein essor ont également intensifié les besoins d'eau douce dans la région, une ressource qui s'amenuise. En Arabie saoudite, la production d'eau naturelle a déjà reculé de 50 % par rapport à son sommet du milieu des années 1990. Pour l'heure, la consommation d'eau au pays est sept fois plus élevée que le niveau viable, les niveaux de consommation des Emirats arabes unis et du Koweit dépassant respectivement de 15 et 22 fois le niveau de réalimentation naturelle. Cette situation entraîne un besoin urgent de construire d'autres usines de dessalement à très forte consommation d'énergie. Selon la Banque mondiale, d'ici 10 ou 15 ans, le Moyen-Orient aura besoin chaque année de 50 à 60 milliards de pieds cubes d'eau additionnels. Le dessalement d'un volume aussi énorme pourrait à la longue nécessiter un million de barils de pétrole par jour ou son équivalant énergétique en gaz naturel. Selon l'étude de M. Rubin, bien que l'OPEP ait récemment réfuté toute responsabilité par rapport au fait que les prix du pétrole ont franchi le seuil des 100 $, les fortes subventions de la consommation de pétrole par le cartel continueront de réduire les exportations de la région. Cette situation aura à son tour pour effet de faire grimper les prix du pétrole et l'inflation. Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à: http://research.cibcwm.com/economic_public/download/sjul08.pdf. Marchés mondiaux CIBC, division des services bancaires de gros et des services aux entreprises de la Banque CIBC, offre un éventail de produits de crédit et de produits des marchés financiers intégrés, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à ses clients sur les principaux marchés des capitaux en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle d'investisseurs constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, Marchés mondiaux CIBC, (416) 594-7357, jeff.rubin@cibc.ca, ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques CIBC, (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca