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La hausse de 500 % des cours du pétrole pourrait être le principal facteur à l'origine de la récession mondiale, selon un rapport de Marchés mondiaux CIBC
Le coût des importations américaines de pétrole augmente de 200 G$ US par annéeTORONTO, le 3 nov. /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de New York) - La hausse vertigineuse des cours du pétrole depuis 2002 contribue peut-être beaucoup plus à pousser l'économie mondiale sur la pente de la récession que l'effondrement du marché des prêts hypothécaires à risque élevé aux Etats-Unis, indique un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC. Le rapport, intitulé "Just how big is Cleveland?", remet en question le processus selon lequel la baisse de la valeur des propriétés dans des centres urbains américains comme Cleveland peut créer une récession au Japon et dans les économies de la zone euro avant même d'en causer une aux Etats-Unis. "Quatre des cinq dernières récessions mondiales ont découlé d'une flambée des prix du pétrole. Et l'économie mondiale vient de connaître la plus importante de toutes ces flambées", a déclaré Jeff Rubin, économiste en chef, Marchés mondiaux CIBC. "Au cours du présent cycle, les prix réels du pétrole ont progressé de plus de 500 %, soit le double de la hausse des prix réels du pétrole ayant causé les deux plus graves récessions depuis la Seconde Guerre mondiale, à savoir la récession de 1974 et la récession à double creux de 1980 et 1982." "Si des chocs pétroliers moitié moins importants que le plus récent ont pu créer les pires récessions des cinquante dernières années, ce facteur permet manifestement d'expliquer les récessions qu'ont connues plus tôt cette année des économies dépendantes du pétrole comme celles du Japon et des pays de la zone euro. Même à Cleveland, rares sont ceux qui peuvent mettre en doute le lien qui existe entre le gallon d'essence qui se vendait 4 $ au cours du week-end du Memorial Day cette année et ce qui se passe à Detroit aujourd'hui. Et quand on considère la conjoncture économique actuelle aux Etats-Unis, on constate que les ventes de véhicules exercent une incidence à la baisse beaucoup plus grande que le nombre de mises en chantier." Le rapport explique que, dans le passé, les chocs pétroliers ont entraîné des récessions mondiales en raison du transfert de milliards (ou, comme maintenant, de billions) de dollars de revenus entre les économies de l'OCDE, où le taux d'épargne est habituellement très faible, et celles de l'OPEP, qui affichent des taux d'épargne très élevés. Par exemple, ce transfert de revenus entre les consommateurs américains et les producteurs saoudiens représente le déplacement de l'argent d'une économie où le taux d'épargne est pratiquement nul vers une économie où ce taux avoisine 50 %. "Bien que nombre de ces pétrodollars soient réinvestis dans les actifs financiers des pays de l'OCDE, une grande partie de cet argent n'est jamais dépensée", a ajouté M. Rubin. "En conséquence, la redistribution des revenus mondiaux entre les pays consommateurs de pétrole et les pays producteurs est loin d'être neutre du point de vue de la demande en ce qui a trait à l'économie mondiale. "De tels transferts ont lieu à l'heure actuelle, et compte tenu du fait que les cours du pétrole dépassaient encore récemment les 100 $, ils se produisent à une échelle encore plus colossale que jamais auparavant. La facture annuelle des importations américaines de pétrole a augmenté d'une somme vertigineuse de 200 G$ US depuis 2005. C'est plus que l'ensemble des stimulants budgétaires adoptés par le Congrès." Ce scénario a été valide pour les revenus de tous les pays de l'OCDE. Au cours des cinq dernières années, la facture de carburant a progressé annuellement au rythme affolant de 700 G$, dont une tranche de 400 G$ est allée aux producteurs de l'OPEP. En effet, ces énormes transferts de fonds signifient qu'une proportion de plus en plus grande des revenus mondiaux est épargnée et que celle qui est dépensée est de moins en moins élevée. Cette perte de la demande se traduit par un affaiblissement de l'économie mondiale. Dans le rapport, on peut lire que les économies japonaise et européenne sont beaucoup plus vulnérables aux flambées des cours du pétrole que l'économie américaine. Bien que l'économie des Etats-Unis consomme 19 millions de barils par jour, le pays produit 5 millions de ces barils et une partie de l'économie américaine est dynamisée par l'augmentation des prix du pétrole. Le Japon doit, en revanche, importer la presque totalité de son pétrole. A l'exception de la Russie et de quelques Etats de la mer du Nord, la situation est essentiellement la même en Europe. Par conséquent, ces économies sont presque deux fois plus sensibles à un choc pétrolier que l'économie américaine. Cependant, l'économie américaine est également vulnérable. "La double influence des coûts records du carburant et de la fin des remboursements en matière d'impôt a fait plonger les dépenses de consommation de 3,1 % au troisième trimestre, le déclin le plus important depuis plus d'un quart de siècle", a souligné M. Rubin. "Fait important, la dernière chute des dépenses des ménages était survenue d'un précédent choc énergétique, à savoir celui causé en 1990 par la guerre en Irak. "La dégringolade des ventes de véhicules automobiles représente à elle seule le plus important facteur de la chute des dépenses au troisième trimestre. Et le risque est que les dégâts soient encore loin d'être terminés à cet égard. Les prix élevés à la pompe l'an dernier n'ont pas seulement anéanti les ventes, ils ont aussi entraîné une réduction notable et potentiellement durable du nombre de kilomètres que les consommateurs parcourent. D'ailleurs, les répercussions négatives des prix élevés du pétrole ne se limitent pas au secteur automobile. Les quatre cinquièmes du PIB semblent être fortement et défavorablement influencés par des coûts élevés de l'énergie. Cela inclut une incidence négative sur un vaste éventail d'industries, comme ceux du tourisme et de l'agriculture, un secteur qui consomme de plus en plus de pétrole pour produire des aliments." Le rapport indique également que, selon des recherches, il faut environ un an pour que l'effet maximum d'un choc pétrolier se fasse sentir sur le PIB des Etats-Unis. James Hamilton, économiste spécialisé en énergie, précise que ce décalage correspond à ceux observés lors des derniers chocs pétroliers, dont les récessions provoquées par l'OPEP dans les années 1970. Entre autres facteurs, l'élimination des automobiles et autres biens durables involontairement accumulés constitue un facteur clé de la structure de retards en jeu. On a également constaté qu'une structure décalée similaire explique l'incidence de baisses importantes des cours du pétrole. L'effondrement presque total des prix du pétrole, qui sont tombés à 12 $ US le baril en 1986, constitue l'une des principales causes du redressement de l'économie américaine, qui a recommencé à croître à un rythme supérieur à 4 %, même dans le contexte de l'escalade des coûts financiers découlant de la crise de l'épargne et des prêts. "Puisque les cours du pétrole se sont véritablement envolés au cours du troisième trimestre de l'année dernière après avoir progressé de manière plus graduelle au cours des années précédentes, c'est tout juste maintenant que nous devrions observer le plein effet de cette hausse sur l'économie", a poursuivi M. Rubin. "De la même façon, cependant, l'incidence du déclin encore plus considérable des cours du pétrole au cours des deux derniers trimestres devrait donner son plus grand coup de fouet à l'économie au cours des six prochains mois. "Si la récession a été déclenchée par des cours du pétrole supérieurs à 100 $, alors le pétrole à 60 $ contribuera à y mettre fin." Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/soct08.pdf. Marchés mondiaux CIBC, division des services bancaires de gros et des services aux entreprises de la Banque CIBC, offre un éventail de produits de crédit et de produits des marchés financiers intégrés, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à ses clients sur les principaux marchés des capitaux en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle d'investisseurs constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, Marchés mondiaux CIBC, (416) 594-7357, jeff.rubin@cibc.ca, ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques CIBC, (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca