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Le plan de sauvetage aux Etats-Unis causera de l'inflation et déplacera le fardeau financier vers les investisseurs étrangers, selon Marchés mondiaux CIBC
L'inflation sera également alimentée par le resserrement croissant de l'offre de pétroleTORONTO, le 23 janv. /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de New York) - Afin de financer son plan de sauvetage et ses mesures de relance qui représentent plusieurs billions de dollars, l'administration Obama devra émettre de la monnaie à un rythme sans précédent, mesure qui entraînera une augmentation de l'inflation et une dépréciation du billet vert, tout en déplaçant une grande partie du fardeau financier vers les investisseurs étrangers, peut-on lire dans un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC. Le rapport prédit que, comme en Argentine à la fin des années 1980 et au Zimbabwe aujourd'hui, le gouvernement des Etats-Unis créera simplement plus d'argent pour financer ses plans. "Si la banque centrale en émet, quelqu'un le dépensera", a expliqué Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef à Marchés mondiaux CIBC. "Déjà, la masse monétaire des Etats-Unis progresse au rythme de presque 20 % pour les trois derniers mois, et les presses à imprimer ne font que se réchauffer. Par ailleurs, comme les actifs douteux qui doivent être monétisés ne manquent pas et les déficits du gouvernement fédéral dépassent 1,5 billion de dollars, la croissance de la masse monétaire devrait se poursuivre dans l'avenir." "En procédant à des rachats massifs de titres non gouvernementaux, la Réserve fédérale laissera les étrangers éponger les bons et obligations du Trésor. Puisque les autres pays, comme la République populaire de Chine, détiennent actuellement plus de 50 % de la dette américaine, le moment n'a jamais été aussi propice à une reflation. Pourquoi manquer à ses obligations envers ses contribuables quand on peut le faire envers ceux d'autres pays? Une obligation du Trésor américain de 10 ans arrivera, bien sûr, à échéance à sa valeur nominale, mais qui peut dire que le billet vert ne se dépréciera pas de 40 % par rapport au yuan au cours de cette période comme il l'a fait par rapport au yen entre 1971 et 1981?" M. Rubin souligne que, même si la perspective d'une reflation peut sembler incroyable quand l'IPC des Etats-Unis est sur le point de devenir négatif, les déficits antérieurs, qui ne représentaient qu'une petite fraction de leurs niveaux actuels par rapport à la taille de l'économie américaine, étaient facilement monétisés. Et à coup sûr, cette monétisation a entraîné une flambée d'inflation par la suite. "Les énormes déficits de la Seconde Guerre mondiale ont fait en sorte que le taux d'inflation a culminé à près de 20 % en 1947", a poursuivi M. Rubin. "Lorsqu'on a mis en marche les presses à imprimer pour éponger le coût de la guerre de Corée, l'inflation, qui était négative, a atteint plus de 9 % en l'espace de neuf mois au début des années 1950. Et lorsque Arthur Burns a accéléré la cadence des presses de la Réserve fédérale après la guerre du Vietnam, l'inflation n'a pas tardé à se hisser de nouveau au-dessus de 10 %. "Le taux d'inflation de l'IPC publié des Etats-Unis prendra une tournure négative dans les prochains mois, mais dépassera les 4 % en moins d'un an." A ces forces inflationnistes s'ajouteront au cours de la prochaine année des tensions de plus en plus grandes sur les prix du pétrole. Bien qu'on s'attende à ce que la demande mondiale diminue d'environ 1 % en 2009, l'offre de pétrole est également en déclin. La dégringolade des prix du pétrole causée par la récession a freiné un certain nombre de nouveaux projets d'approvisionnement qui devaient compenser la perte, liée à l'épuisement des ressources, de presque quatre millions de barils par jour pour cette année seulement. "L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a récemment estimé que l'industrie devra dépenser plus d'un demi-billion de dollars annuellement pour satisfaire la demande future et contrer l'épuisement des ressources", a précisé M. Rubin. "Personne ne financera ces mégaprojets déficitaires lorsque les cours du pétrole avoisinent 40 $ le baril. Si les prix records que nous connaissions encore récemment n'ont pas réussi à stimuler la croissance de l'offre, comment des cours du pétrole ne représentant plus que le tiers ou le quart de ces sommets pourraient-ils y arriver?" Il y a un an, M. Rubin estimait que la production passerait d'environ 86 millions de barils par jour en 2008 à près de 88 millions d'ici la fin de la décennie, en fonction des données concernant 200 nouveaux projets en cours. Cependant, les annonces récentes de projets annulés ou retardés n'ont pas seulement annulé la hausse de deux millions de barils par jour de la production mondiale qui était attendue d'ici 2010, mais elles risquent en fait de réduire la production d'un million de barils par jour par rapport aux niveaux de l'an dernier. Au Canada, région qui, selon l'AIE, constituera la plus grande source de nouveau pétrole brut avec une offre près de trois fois plus importante que celle de l'Arabie Saoudite au cours des 20 prochaines années, les annulations ou les retards annoncés depuis quelques mois ont déjà réduit d'environ un million de barils par jour la capacité prévue liée aux sables bitumineux. Maintenant, plutôt que de croître de presque 400 000 barils par jour d'ici 2010, l'augmentation de la production canadienne totale ne devrait représenter que le tiers de ce nombre. "Il ne s'agit là que de la partie immergée de l'iceberg puisque la grande majorité des annulations visent des projets dont les dates d'entrée en production devaient avoir lieu bien après 2010", a ajouté M. Rubin. "Si les cours du pétrole devaient se maintenir aux niveaux actuels, la production, au lieu de culminer aux environs de 88 millions de barils par jour d'ici 2012 comme nous l'avions prévu, déclinerait à un rythme accéléré entre aujourd'hui et 2015. D'ici 2015, la production reculerait pour se chiffrer à environ 76 millions de barils par jour, soit à peu près 10 % de moins que le niveau de l'an dernier. Contrairement à ce qui s'est passé lors des précédents chocs pétroliers, on ne peut plus compter sur la découverte de nouvelles sources de pétrole à 10 $ le baril en mer du Nord pour répondre à un redressement de la demande." M. Rubin fait remarquer que les hausses de prix finiront par modifier ces perspectives concernant l'offre en infirmant certaines des annulations annoncées dans la foulée de la dégringolade des cours du pétrole. La demande mondiale avait rapidement retrouvé un rythme de croissance de près de 3 % après les deux déclins de la consommation de pétrole qui ont été observés au début des années 1980. Même si ce retour à la croissance n'est que de 2 % à 2,5 %, le monde serait aux prises avec des conditions d'approvisionnement encore plus serrées qu'en 2007 lorsque les cours du pétrole se situaient entre 60 $ et 100 $ le baril. "A l'époque, la demande dépassait l'offre d'environ 1,5 million de barils par jour. En plus d'entraîner une diminution très rapide des stocks, ce déséquilibre a également favorisé la spéculation sur les marchés pétroliers. Compte tenu de nos estimations, nous prévoyons que ce déséquilibre entre la demande qui se rétablit et l'offre qui diminue s'aggravera encore et atteindra près de deux millions de barils par jour dès 2010. "Lorsque cela se produira, les stocks mondiaux de pétrole dégringoleront et les cours culmineront à nouveau à l'échelle mondiale. Une telle situation pourrait bien annuler dans une certaine mesure la destruction de l'offre qui se produit actuellement, mais pas avant que les cours mondiaux du pétrole ne dépassent une fois de plus la marque des 100 $."Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/sjan09.pdf.Marchés mondiaux CIBC est la division des services bancaires aux entreprises et aux investisseurs de la Banque CIBC. Afin de réaliser son mandat à titre de principal fournisseur canadien de services bancaires d'investissement axés sur la clientèle, Marchés mondiaux CIBC offre une vaste gamme de produits et services de crédit, de marchés financiers, d'investissement et de recherche à sa clientèle constituée de gouvernements, d'institutions, de sociétés et de particuliers au Canada et sur les principaux marchés au monde.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Jeff Rubin, économiste en chef et stratège en chef, Marchés mondiaux CIBC, (416) 594-7357, jeff.rubin@cibc.ca, ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques CIBC, (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca