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Banque CIBC: décennie de croissance à venir; économie différente de celle des 10 dernières années
Les dépenses de consommation ne stimuleront pas les économies américaine et canadienneTORONTO, le 25 mai /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de New York) - Au cours de la prochaine décennie, le paysage économique verra un retour de l'inflation aux Etats-Unis, un dollar canadien plus élevé que le dollar américain, une vigoureuse remontée du prix des actions et des ressources et l'émergence des dépenses de consommation en Asie, selon un nouveau rapport sur les perspectives économiques publié par Marchés mondiaux CIBC inc. Surnommée les "années d'adolescence" par les auteurs du rapport, la prochaine décennie devrait d'abord voir une économie et des marchés financiers imprévisibles et d'humeur changeante, comme des adolescents, mais qui, en fin de compte, grandiront et atteindront la maturité. Selon le rapport, les actions jouiront de suffisamment de jeu pour connaître une reprise à long terme au cours des dix prochaines années, mais les investisseurs devront gérer leur portefeuille en fonction d'apports très différents à la croissance, aussi bien en Amérique du Nord que dans le reste du monde. "Le recours excessif au crédit observé au cours de la décennie qui s'achève ne signifie pas que le désendettement nous condamnera à une croissance globale potentielle plus faible du PIB pendant les années d'adolescence; il signifie seulement que la nature de la croissance américaine et mondiale doit changer", estime Avery Shenfeld, économiste en chef et coauteur du rapport. "Au cours de ces années d'adolescence, les Etats-Unis, et peut-être le Canada dans une moindre mesure, commenceront à ressembler à la Chine. La contribution au PIB des exportations et des dépenses en immobilisations qui y sont liées augmentera, et le PIB dépendra moins de l'habitation et de la consommation." M. Shenfeld prévoit qu'une augmentation des dépenses de consommation dans les régions qui ont engrangé des épargnes gigantesques au cours des dix dernières années, particulièrement la Chine et les pays exportateurs de pétrole, prendra le relais économique du repli des dépenses aux Etats-Unis. En fait, il croit qu'une baisse du taux d'épargne dans les pays en développement pourrait contribuer beaucoup plus aux dépenses de consommation à l'échelle mondiale que ce qui sera perdu par la hausse du taux d'épargne aux Etats-Unis, au Canada et dans les autres pays de l'OCDE. L'élément moteur de ce changement sera le recul du dollar américain, aujourd'hui surévalué. Les auteurs du rapport notent que l'assouplissement quantitatif adopté par la Réserve fédérale continuera d'être plus radical qu'ailleurs, d'une part, et que si la Réserve fédérale décide d'attendre que la reprise soit bien amorcée avant de restreindre la croissance de la masse monétaire, ces dollars en surplus entraîneront la dépréciation du dollar américain aux Etats-Unis même, par l'inflation, et à l'étranger, par la dévaluation. M. Shenfeld s'attend à ce que le dollar américain perde 20 % après pondération selon les échanges, une chute qui fera en sorte que la valeur moyenne du dollar canadien sera supérieure à celle du dollar américain pendant la prochaine décennie. Encore plus important, il voit dans un dollar américain faible la clé qui déverrouillera les portefeuilles à l'étranger. "Des devises plus fortes en Extrême-Orient et, s'il y a décrochage de la monnaie comme nous le prévoyons, dans les pays exportateurs de pétrole du golfe Persique représenteront un pas de plus vers l'amélioration du pouvoir d'achat réel des consommateurs de ces régions", ajoute-t-il. "En outre, plus l'amélioration des conditions économiques dans des pays comme la Chine et l'Inde durera, plus les ménages seront sûrs du caractère non éphémère leur nouvelle richesse; ainsi, ils pourront réduire les épargnes qu'ils accumulent par précaution." Même si les consommateurs américains réduiront leurs dépenses et épargneront plus pour rembourser leur dette, M. Shenfeld ne croit pas qu'une hausse des impôts représenterait la solution globale au gonflement de la dette publique. Il s'attend à ce que l'inflation fasse partie de la réponse aux dettes excédentaires publiques et privées chez nos voisins du sud. "Conserver un taux d'inflation de 5 % pendant quelques années, au début de la décennie, ferait beaucoup pour aider les Etats-Unis à se désembourber de leurs dettes. Comme le dénominateur du ratio dette/PIB est le PIB nominal, une augmentation de l'inflation réduit le fardeau de la dette. En outre, une augmentation de l'inflation permettrait de stabiliser sinon même de doper le prix nominal des maisons, ce qui permettrait à ceux dont la valeur de l'hypothèque risque de surpasser le prix de leur maison d'y retrouver une valeur nette positive. "Puisque le fardeau de la dette du Canada sera nettement inférieur à celui des Etats-Unis, et que les hypothèques au Canada ne couleront pas à pic, il y sera beaucoup moins tentant de laisser le taux d'inflation dépasser l'objectif de 2 % établi par la Banque du Canada. Un dollar canadien vigoureux réduira aussi l'inflation du prix des importations. Par conséquent, un écart dans les taux d'inflation poussera le rendement des bons du Trésor américain bien au-delà de celui des obligations canadiennes au cours de la première moitié de la prochaine décennie." Un taux d'inflation élevé aux Etats-Unis et la dévaluation du dollar américain doperont le prix des produits de base ainsi que les bénéfices des entreprises canadiennes, puisque le développement économique de l'Extrême-Orient tend particulièrement à être plus intensif en ressources que celui des économies nord-américaines, plus orientées vers les services. Pour les Etats-Unis, un dollar faible, grâce auquel "Fabriqué aux Etats-Unis" représentera un moins grand désavantage au plan des prix, sera essentiel à la promotion des exportations nettes et des dépenses internes en immobilisations. En effet, l'affaiblissement du dollar américain avant sa remontée, l'an dernier, a permis aux exportations nettes de compter pour 20 % de la croissance réelle du PIB en 2007. Du côté de l'économie canadienne, ces changements signifieront une décennie plus difficile pour ses secteurs tournés vers la consommation aux Etats-Unis (comme ceux des pièces d'automobile, du papier journal, du bois d'oeuvre pour le marché américain de l'habitation). La réduction de l'effet de levier au Canada entraînera un ralentissement des mises en chantier : après avoir maintenu une moyenne de 200 000 mises en chantier pendant les années 2000, ce secteur deviendra plus timide avec 170 000 mises en chantier pendant la décennie de l'adolescence. L'accélération de la croissance sera plutôt le fait de secteurs (technologie, matériaux) liés aux dépenses en immobilisations nord-américaines ou à la consommation en Asie. Les services financiers y trouveront leur compte en aidant les Canadiens à gérer de nouvelles épargnes en nette croissance. La hausse du dollar canadien, concurrente à l'affaiblissement du dollar américain, mettra à mal la compétitivité de notre secteur de la fabrication, mais la hausse du prix des ressources relancera le développement des sables bitumineux, des projets liés au gaz naturel et des mines métallifères, secteurs exigeants en capitaux. Ainsi, la part des investissements privés dans notre économie augmentera parallèlement au ralentissement des investissements publics dans les infrastructures. Le raffermissement du dollar canadien permettra aussi aux ménages de consacrer plus d'argent aux produits d'importation. "En somme, les années d'adolescence connaîtront, comme c'est le cas pour les adolescents, beaucoup de coups de théâtre", ajoute M. Shenfeld. "Et, aussi imprévisibles que les adolescents peuvent l'être, ces scénarios à très long terme nous réservent probablement quelques surprises." Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/occrept67.pdf Le secteur des services bancaires de gros de la Banque CIBC offre une gamme complète de produits de crédit intégré et de marchés des capitaux, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à des clients des marchés financiers clés en Amérique du Nord et partout dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle d'investisseurs constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés Mondiaux CIBC, (416) 594-7356, avery.shenfeld@cibc.ca; ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques, (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca