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Le Canada devancera les autres pays du G7, mais sa croissance restera faible jusqu'en 2011
L'économie nationale sera robuste, mais les exportations s'enliseront après avoir terminé l'année 2009 en forceTORONTO, le 11 sept. /CNW/ - Banque CIBC (CM aux bourses de Toronto et de New York) - Le Canada devancera tous les pays industrialisés au chapitre de la croissance économique l'an prochain, mais comme son PIB réel ne progressera que de 2 %, le retour du plein emploi se fera attendre encore longtemps, selon un nouveau rapport sur les perspectives économiques publié par Marchés mondiaux CIBC inc. Selon le rapport, les dépenses engagées par le gouvernement pour stimuler l'économie soutiendront la croissance, mais la véritable explication de la performance supérieure du Canada en 2010 se trouve dans la relative résistance du secteur des ménages du pays. La plus grande stabilité du système bancaire et du marché hypothécaire a permis d'amoindrir les effets du choc financier mondial comparativement à ce qui s'est passé ailleurs. Les Canadiens se sont ainsi retrouvés mieux placés pour tirer parti des taux d'intérêt ridiculement bas offerts par la Banque du Canada, lesquels rendent la politique monétaire canadienne extrêmement efficace, en plus d'ouvrir la voie à une plus forte reprise en 2011, lorsque l'économie mondiale prendra du mieux. "Les Canadiens sont particulièrement chanceux : ils ont un système financier plus sain, un gouvernement fédéral qui peut se permettre d'enregistrer des déficits après des années de rectitude budgétaire et des ménages qui, malgré une hausse marquée du nombre de faillites, ont été moins secoués par le secteur de l'immobilier et les perspectives d'emploi", explique Avery Shenfeld, économiste en chef. Cependant, comme les gains au chapitre des exportations risquent de décliner encore après avoir terminé 2009 en beauté, la croissance au cours de la prochaine année demeurera faible comparativement aux niveaux antérieurs. "Au fil de ce qui constituera une modeste reprise caractérisée par une croissance de 2 % en 2010, les personnes qui observent l'économie canadienne, tels des partisans des Canadiens de Montréal, devront se consoler en pensant à "l'année prochaine"". Cette croissance de 2 % de l'économie canadienne en 2010 dépassera d'un demi-point de pourcentage celle prévue aux Etats-Unis et sera presque deux fois plus forte que la progression que la plupart des pays de la zone euro connaîtront. Selon le rapport, le PIB réel du Canada passera à la vitesse supérieure en 2011 avec une augmentation de 3,8 %. "En conservant ces politiques monétaire et budgétaire stimulantes l'an prochain, nous devrions créer les conditions requises pour un redressement plus robuste en 2011", ajoute M. Shenfeld. "A ce moment, peut-être que les consommateurs des Etats-Unis auront atteint le taux d'épargne souhaité et seront prêts à dépenser en fonction de cette croissance de leurs revenus. Une année de croissance modeste de l'emploi permettra d'accroître la confiance. Et grâce aux dépenses en immobilisations canadiennes, cette réaction décalée engendrera des gains." La reprise économique du Canada sera plus forte que celle des autres pays du G7, mais la croissance, ici comme dans le reste du monde, découle des mesures de relance sans précédent qui ont permis à l'économie mondiale de se raffermir après avoir frôlé la dépression. L'injection de près de 40 G$ par Ottawa représentera environ 2,5 % du PIB canadien. Bien que plus de la moitié des sommes associées aux mesures de relance aient été allouées en 2009, la majeure partie de ces fonds seront dépensés en 2010. Le rapport indique que l'incidence économique des mesures de relance se fera pleinement sentir l'an prochain, alors que l'accroissement de la production entre le troisième trimestre de 2009 et le quatrième trimestre de 2010 sera attribuable au gouvernement dans une proportion de près de 55 %. En comparaison, la contribution moyenne du gouvernement aux reprises de 1983-1984 et 1991-1992 n'était que d'un maigre 6 %. Cette contribution presque dix fois plus grande s'explique non seulement par le caractère colossal des mesures de relance, mais aussi par le rôle moins important que doivent jouer le commerce et les investissements des entreprises, deux secteurs qui constituent habituellement des contributeurs nets à la croissance en période de reprise. "Heureusement, dans le combat pour sortir de la récession, il semble peu probable que les décideurs feront l'erreur d'atterrir sur un porte-avions en déclarant "mission accomplie" prématurément", ajoute M. Shenfeld. "La Banque du Canada a promis de maintenir ses taux pendant encore plusieurs trimestres même si ses prédictions, plus optimistes que les prévisions consensuelles quant à la croissance, sont justes. La banque centrale du Royaume-Uni a surpris les marchés en intensifiant ses mesures d'assouplissement quantitatif face aux premiers signes d'une embellie économique. La Réserve fédérale américaine et l'administration Obama semblent toutes deux conscientes de la fragilité de ce début d'expansion et ne sont pas pressées de serrer les cordons de la bourse." M. Shenfeld souligne également qu'à un moment ou à un autre après 2010, l'économie mondiale devra absorber les conséquences d'un éventuel resserrement de la politique budgétaire. Ici encore, le Canada se trouve en meilleure position que beaucoup de ses homologues du G7. "Même si les pires scénarios du ministre des Finances se réalisent, l'érosion du ratio de la dette fédérale par rapport au PIB du Canada ne rappelle en rien le mur d'endettement contre lequel nous nous sommes fracassés au début des années 1990 et se situe aux antipodes du ratio dette/PIB des Etats-Unis qui pourrait atteindre 80 %." Tandis que les ménages du Canada soutiendront l'économie l'an prochain, après un fort rebond au cours de la seconde moitié de 2009, notre secteur des exportations aura une fois de plus une incidence nette négative sur la croissance du PIB. Le protectionnisme, la force du dollar canadien et la nature de la reprise aux Etats-Unis empêcheront les exportateurs canadiens de tirer pleinement parti de la croissance américaine en 2010. Selon le rapport, les consommateurs des Etats-Unis, qui ont représenté par le passé le principal moteur de la croissance américaine et des exportations canadiennes, passeront au second plan par rapport aux dépenses gouvernementales dans les premières phases de la reprise. Les sommes dépensées par le gouvernement des Etats-Unis auront toutefois une incidence minime sur les exportations canadiennes. Selon les estimations contenues dans le rapport, les industries américaines qui profitent des mesures de relance n'importent habituellement qu'un 1,7 % de leurs intrants du Canada, alors que la part globale du Canada aux intrants du PIB des Etats-Unis se chiffre à 2,3 %. Les dispositions visant à encourager l'achat de produits des Etats-Unis viendront également réduire les perspectives de certains soumissionnaires canadiens, tout comme les obstacles découlant d'un huard fort sur le plan de la concurrence. Autre membre du triste cortège défilant aux côtés du secteur du commerce en 2010, l'investissement en capital des entreprises aura pour effet de freiner la croissance. Depuis qu'il a atteint un sommet conjoncturel au dernier trimestre de 2007, l'investissement réel en capital fixe des entreprises n'a pas reculé aussi rapidement que leurs bénéfices réels. L'écart entre ces deux éléments n'a jamais été aussi grand depuis la récession du début des années 1990. Le fait que les prix des produits de base plafonnent et que les exportations sont limitées par un dollar canadien empêchera les bénéfices de se rétablir rapidement jusqu'en 2011. Ces facteurs, jumelés à une capacité excédentaire considérable, réduiront la croissance des budgets d'immobilisations au cours de la prochaine année. "A certains égards, le Canada se démarque des autres pays, principalement parce que les conséquences du choc financier sur les ménages, le gouvernement et les banques ont été moins graves qu'aux Etats-Unis et dans certains pays d'Europe", fait remarquer M. Shenfeld. "Cependant, comme nous l'avons vu l'an dernier, aucun pays n'est une île et, après avoir conclu l'année 2009 de manière satisfaisante, le Canada pourrait devoir attendre une année de plus avant de connaître une croissance vraiment solide." Vous pouvez consulter la version intégrale de ce rapport de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/fsep09.pdf. Les services bancaires de gros de la Banque CIBC offrent une large gamme de produits de crédit, de marchés des capitaux, de services bancaires d'investissement, de services de banque d'affaires et de recherche à leur clientèle constituée de gouvernements, d'institutions, de sociétés et de particuliers au Canada et sur les principaux marchés mondiaux. Toutes ces activités appuient notre objectif d'être la première banque de gros axée sur la clientèle au Canada.
Pour plus de renseignements:
Renseignements: Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés Mondiaux CIBC, (416) 594-7356, avery.shenfeld@cibc.ca; Kevin Dove, Communications et affaires publiques, (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca