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Marchés mondiaux CIBC: Les consommateurs canadiens veulent, mais n'ont pas les moyens

La Banque du Canada doit envisager les hausses de taux d'intérêt avec prudence

TORONTO, le 1er avril /CNW/ - Bien que les consommateurs canadiens aient renoué l'an dernier avec la confiance, Marchés mondiaux CIBC inc. conclut, à la lumière des données tirées de son nouvel indice des capacités des consommateurs ("Consumer Capability Index"), qu'une prochaine hausse des taux d'intérêt et la faiblesse des indicateurs de base relatifs aux consommateurs commenceront à ralentir les dépenses de ces derniers.

Après avoir atteint fin 2008 le niveau le plus bas en 15 ans, la confiance des consommateurs, telle que mesurée par l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board du Canada, a gagné 60 % et est revenue à sa moyenne à long terme, bien que près de 20 % inférieure à son sommet de 2007. Avec ce retour de la confiance, les Canadiens ont été plus nombreux à se rendre chez les détaillants au dernier trimestre, et les achats personnels annualisés ont grimpé de près de 4 %.

Par ailleurs, l'indice des capacités des consommateurs de la Banque CIBC a pour objectif de mesurer la capacité des consommateurs à dépenser par opposition à leur désir de le faire. Il a permis de découvrir qu'un consommateur qui réagit positivement à la politique de faibles taux d'intérêt de la Banque du Canada continue de dépenser. Cependant, il a également permis de découvrir qu'un consommateur ayant une lourde dette est très sensible à toute hausse de ces taux faibles.

"Malgré le bon moral des consommateurs canadiens, leur récent modèle de consommation ne s'est pas appuyé sur une augmentation équivalente de leur revenu", souligne Benjamin Tal, économiste principal à la Banque CIBC, dans son dernier rapport sur la surveillance des habitudes des consommateurs canadiens. "Bien qu'un meilleur état d'esprit puisse à court terme pousser les dépenses des ménages à la hausse, cette reprise de la consommation doit finalement s'appuyer par une amélioration des indicateurs de base comme l'augmentation du revenu, la baisse du chômage et la réduction des dettes.

"Un examen attentif des données révèle que les indicateurs de base relatifs aux consommateurs canadiens n'ont jamais été aussi faibles en près de 15 ans. En fait, la reprise en 'V' de la confiance des consommateurs à laquelle nous avons assisté au deuxième semestre de 2009 a coïncidé avec une chute de la capacité des ménages à dépenser. Le revenu réel disponible a diminué au cours de l'année écoulée et, jusqu'à un certain point, les achats des consommateurs s'appuient plutôt sur les emprunts que sur le revenu."

Le rapport indique que le ratio dette/revenu des ménages canadiens a continué d'augmenter et avait, en décembre 2009, atteint un sommet record de 147 %. M. Tal remarque aussi que ce ratio s'accélère à un rythme jamais vu depuis le milieu des années 1990. L'importance grandissante de la dette à titre de déterminant de la consommation peut être observée dans le fait que, pendant la récession de 2008-2009, on a enregistré pour la première fois une augmentation du crédit réel aux ménages pendant une période de recul économique, ce qui démontre encore une fois l'efficacité de la politique monétaire canadienne. En date de février 2010, le crédit global aux ménages avait augmenté de plus de 7 % en glissement annuel, plus de trois fois plus rapidement que l'augmentation du revenu. Toutefois, en raison des taux d'intérêt historiquement bas, le ratio du service de la dette au Canada a diminué pendant toute la récession, malgré les augmentations de l'endettement.

M. Tal note que 70 % de l'augmentation de l'endettement vient des hypothèques et que le cinquième seulement de l'augmentation non liée à l'hypothèque (les 30 % restant) sert aux achats quotidiens.

Le ratio dette/actif des Canadiens (tel que rapporté dans les Comptes du bilan national de Statistique Canada) a également continué de grimper pendant la récession. Malgré la remontée de la valeur des actions et la hausse récente du prix des maisons, les Canadiens ont vu leur passif augmenter deux fois plus rapidement que leur actif au cours des deux dernières années. Ce ratio s'est quelque peu stabilisé au cours des derniers trimestres, mais il reste relativement élevé.

Puisque la croissance du revenu personnel a ralenti au cours des dernières années, M. Tal note que l'écart entre les gains immobiliers et la croissance du revenu s'élargit, le rapport entre le prix des maisons et le revenu étant le plus élevé en 20 ans.

"De l'autre côté de l'équation, l'augmentation du taux d'épargne depuis 2008 représente un développement positif puisque l'épargne peut agir comme un tampon entre les effets des crises économiques et les finances individuelles", affirme M. Tal. "Le taux de chômage à long terme constitue aussi un élément non négligeable de notre indice de force morale. Bien que cette mesure se soit améliorée au cours de la dernière année, elle est tout de même relativement basse comparativement aux cycles précédents. Le récent ralentissement du rythme des faillites personnelles au Canada est aussi notable, mais cette donnée est tout de même bien supérieure à sa moyenne sur 15 ans."

Quand M. Tal a comparé son indice des capacités des consommateurs à l'indice de confiance du Conference Board, il a constaté que, pendant les années 1990, l'écart moyen entre les deux mesures était minime, ce qui laisse entendre qu'il n'y avait pas d'écart entre les sentiments et les capacités. Cependant, pendant la majeure partie de la dernière décennie, le recours accru au crédit et l'augmentation fulgurante des prix dans le secteur immobilier ont vu la capacité être en deçà de la confiance. Cette situation a changé pendant la récession puisque la confiance a chuté au même niveau que les capacités, mais la confiance est revenue dernièrement aux niveaux d'avant la récession.

"Cette perte de capacité des consommateurs a comme implication pratique que les dépenses à la consommation seront décevantes au cours des 12 prochains mois. Bien qu'on se soit surtout penché sur le risque qu'une augmentation des taux d'intérêt déclenche une nouvelle vague de défauts de paiement étant donné la position vulnérable des consommateurs, la Banque du Canada découvrira assez rapidement qu'un resserrement monétaire même modeste suffira à ralentir considérablement les dépenses à la consommation."

L'indice des capacités des consommateurs de la Banque CIBC tient compte de sept facteurs macro-économiques afin d'évaluer la capacité des consommateurs canadiens à dépenser.

1.  Ratio dette/revenu
    2.  Ratio dette/actif
    3.  Croissance du revenu réel
    4.  Taux de chômage à long terme
    5.  Ratio prix des maisons/revenu
    6.  Taux d'épargne personnelle
    7.  Faillites personnelles

Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse :

http://research.cibcwm.com/economic_public/download/cw-20100401.pdf

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Pour plus de renseignements: Renseignements: Benjamin Tal, économiste principal, Marchés mondiaux CIBC inc., (416) 956-3698, benjamin.tal@cibc.ca; Kevin Dove, Communications et affaires publiques, (416) 980-8835, kevin.dove@cibc.ca
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