TORONTO, le 8 avr. /CNW/ - On s'attend généralement à ce que la Banque du Canada commence à hausser les taux d'intérêt l'été prochain, mais les investisseurs ne devraient pas s'étonner si les taux demeurent bas au regard des chiffres historiques jusqu'à la fin de 2011, d'après un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
Les marchés pourraient se montrer gourmands par leurs attentes relatives aux hausses de taux d'intérêt après la première augmentation prévue pour juillet, mais selon "une approche gradualiste" plus probable, le taux du financement à un jour pourrait demeurer bas, de l'ordre de 2,5 %, jusqu'à la fin de l'année prochaine, explique Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC, dans le dernier numéro du rapport Global Positioning Strategy.
M. Shenfeld cite plusieurs raisons qui pourraient inciter le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, à "mettre la pédale douce" quant aux hausses de taux après juillet. Voici les principaux facteurs qui, selon M. Shenfeld, appuient un rythme plutôt mesuré des hausses de taux après l'été :
- Vu le long chemin qu'il reste à parcourir sur la voie de la croissance soutenue au sud de la frontière, il n'y aura vraisemblablement pas de hausse des taux d'intérêt aux États-Unis avant plusieurs trimestres. "Pourquoi le gouverneur Carney chercherait-il à prendre trop d'avance sur la Réserve fédérale américaine (en haussant les taux d'intérêt)? En effet, tant que la Réserve fédérale se retient, elle reflète l'opinion qui prévaut à Washington, à savoir qu'une relance autosuffisante n'est pas encore assurée", explique M. Shenfeld. - Des hausses de taux sans contrepartie aux États-Unis risquent aussi de "catapulter le dollar canadien à des niveaux records", ajoute-t- il. "Les usines se rétablissent au Canada dans la foulée d'une reprise industrielle à l'échelle mondiale, mais la production stagne près de 20 % sous le pic d'avant la récession, et les salaires sont maintenant nettement supérieurs à ceux qui ont cours aux États-Unis, sans qu'il y ait de gains de productivité à la clé. Il y a une limite au fardeau concurrentiel que les exportateurs du secteur secondaire peuvent assumer à brève échéance." - On ne s'attend pas à ce que la légère hausse récente du taux d'inflation perdure, car la production canadienne est inférieure à son potentiel. Ce "fossé des extrants" contribue à limiter les salaires et autres coûts, ce qui, en fin de compte, réduit la nécessité d'accroître les taux d'intérêt pour juguler l'inflation. - L'intention qu'ont les gouvernements fédéral et provinciaux de se serrer la ceinture à compter de 2011 - ce qui se traduira par une hausse des impôts et taxes et une réduction des dépenses - "pourrait annuler une grande part du taux de croissance l'an prochain. Si cette éventualité se concrétise, il faudra peut-être que les taux du financement à un jour restent stimulants, ce qui serait le cas d'un taux égal ou inférieur à 2,5 %", affirme M. Shenfeld. - L'austérité des budgets étrangers nuira vraisemblablement à la croissance mondiale. "Si les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon remplacent tous leurs énormes incitatifs par une politique de restriction, même modeste, le Canada en ressentira les effets dans ses perspectives d'exportation à l'aube de 2011." - Les réformes bancaires mises en œuvre dans les pays du G-20 nécessitent l'injection de capitaux supplémentaires et une réduction de l'effet de levier financier qui saperont la capacité de prêt des banques à l'échelle mondiale, souligne M. Shenfeld. "Plus le crédit se resserrera à la suite de mesures réglementaires, moins les banques centrales auront besoin d'effectuer ce resserrement par le biais de leur taux de financement à un jour."
Un resserrement graduel des taux pourrait en fait être bénéfique pour Ottawa et les provinces qui, comme indiqué ailleurs dans ce rapport, devraient, selon les prévisions, faire des emprunts à taux plus élevés pendant toute l'année 2011 par de nouvelles émissions d'obligations.
En ce qui concerne les produits de base, une hausse des taux d'intérêt est plus susceptible de ralentir le rétablissement actuel que de l'étouffer complètement. Les prix du pétrole et des métaux industriels pourraient même continuer d'augmenter, comme ce fut le cas au cours de cycles précédents après une période de resserrement monétaire, note-t-on dans le rapport.
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse :
http://research.cibcwm.com/economic_public/download/gps_apr10.pdf (en anglais)
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