L'indice de probabilité de récession de la Banque CIBC indique que le risque de récession est faible pour les six prochains mois
TORONTO, le 27 juill. /CNW/ - Même si la croissance des économies américaines et canadiennes sera lente au cours des six prochains mois, il est improbable que ces deux pays connaissent une récession à double creux, selon l'indice de probabilité de récession de la Banque CIBC.
L'indice, qui a fait ses preuves en matière de prédiction de récessions, révèle que le risque que les États-Unis connaissent une autre récession au cours des six prochains mois est très faible. Cet indice de la Banque CIBC mesure la probabilité d'une récession par l'étude des tendances d'un certain nombre d'indicateurs, comme les écarts de taux, les taux d'intérêt et l'indice ADS du Philadelphia Federal Reserve Board (qui comprend les données hebdomadaires sur les demandes de prestations d'assurance-emploi aux États-Unis).
"Nous ne risquons pas vraiment de connaître un double creux inconvenant au cours des deux prochains trimestres", a déclaré Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC. "L'estimation de probabilité penche plus vers un ralentissement qu'une véritable récession à double creux. Cependant, compte tenu des incertitudes, du resserrement de la politique budgétaire à venir et du potentiel qu'une économie au ralenti soit plus vulnérable aux chocs, nous surveillerons néanmoins notre nouvel indicateur."
Dans son plus récent rapport Economic Insights, M. Shenfeld souligne que les consommateurs aussi bien que les investisseurs commencent à craindre la possibilité d'une récession à double creux, mais il affirme que, à l'époque moderne, les doubles creux constituent plus souvent une crainte qu'une réalité. "Il faut éviter un double creux à tout prix lorsqu'on établit une politique économique.
"En effet, si l'on définit un double creux comme un ralentissement survenant après une croissance ayant duré moins de deux ans, le seul double creux qu'ont connu les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale a été les récessions de 1980 et de 1981-1982. Les doubles creux ont également été rares dans les autres grandes économies récemment, bien que le Japon soit tombé en récession en 2000 un an seulement après avoir émergé de la "crise asiatique"."
Il cite un certain nombre de facteurs qui, selon lui, empêcheront l'économie américaine de connaître un double creux. Premièrement, il prévoit que le gouvernement des États-Unis se retiendra de mettre fin trop abruptement aux mesures de stimulation en l'absence d'une croissance de l'emploi. Toutefois, étant donné que l'approche graduelle du président Obama en matière de réduction du déficit continuera d'avoir une incidence négative sur la croissance, la politique monétaire devra rester très stimulante. Par conséquent, même un resserrement modeste par le Federal Reserve Board des États-Unis au cours de la seconde moitié de la prochaine année semble maintenant prématuré. Il est fort à parier que l'équipe de Ben Bernanke tentera de faire remonter les taux d'ici 2012.
"La politique budgétaire doit mettre fin aux restrictions. Déjà, le Congrès a abandonné une position qui aurait fait en sorte de réduire la prolongation des prestations d'assurance-emploi, et les législateurs qui s'attaquent tels des fauves aux déficits pourraient se transformer en chatons prônant les mesures de stimulation face au manque d'emplois persistant en 2011."
Voici d'autres facteurs qui, selon M. Shenfeld, laissent croire que l'économie des États-Unis, et par extension celle du Canada, évitera une deuxième récession :
- Bénéfices des sociétés en santé. Ils sont habituellement présage d'embauche et de dépenses en immobilisations et profiteront probablement davantage de la poursuite des mesures de stimulation des gouvernements. - Forte liquidité du marché. Une récente étude publiée dans le Journal of Finance a permis de constater qu'un assèchement de la liquidité des marchés est souvent un signe de perturbation économique à venir. Avant la récente récession, la liquidité a plongé à un rythme jamais vu en plus de 20 ans. Or actuellement, la liquidité du marché n'envoie aucun avertissement de ce type. - Courbes prononcées du marché obligataire. La courbe des valeurs du Trésor américain est beaucoup plus prononcée aujourd'hui qu'elle ne l'est habituellement lorsqu'une récession s'annonce dans les trimestres à venir. Ainsi, avec les taux à court terme avoisinant le zéro, la courbe ne peut pas s'inverser. - Écarts sur obligations de sociétés serrés. Avant une récession, les écarts tendent à s'élargir considérablement, car les investisseurs anticipent des défaillances du crédit. Les écarts demeurent plutôt serrés par rapport à ce qui a précédé les dernières récessions et n'affichent pas la tendance en hausse prononcée qu'on observe habituellement avant un ralentissement. Il est évident que les investisseurs sont loin de craindre une récession.
"Il y a certainement des raisons de s'inquiéter", ajoute M. Shenfeld. "L'économie américaine a été stimulée par des mesures qui sont en train de prendre fin. La croissance de l'emploi n'affiche pas la vigueur qu'elle connaît habituellement après une récession, laissant un secteur immobilier embourbé dans les mauvaises hypothèques favorisant peu de raisons d'accélérer les dépenses. Cependant, la santé des bénéfices des sociétés et la grande quantité des mesures de stimulation monétaire apportent un certain appui. Cela nous mène à prédire une décélération prononcée de la croissance américaine, mais pas jusqu'à une récession; il en va de même pour le Canada."
Vous pouvez consulter l'étude intégrale de Marchés mondiaux CIBC inc. à l'adresse :
http://research.cibcwm.com/economic_public/download/sjul10.pdf (en anglais)
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