TORONTO, le 18 août /CNW/ - La faiblesse persistante de l'économie américaine pourrait forcer la Banque du Canada à ne pas augmenter les taux d'intérêt après septembre, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
"Les perspectives nord-américaines s'assombrissent encore", remarque Avery Shenfeld, économiste en chef de la Banque CIBC, dans le dernier rapport Global Positioning Strategy. "Nous nous attendions à un important ralentissement de l'économie américaine pendant le deuxième semestre, mais dans les faits, il s'est déjà produit."
La croissance économique d'avril à juin du côté des États-Unis est revue à la baisse, note M. Shenfeld, et les principaux indicateurs pointent vers une croissance plus lente que ce qu'avaient prévu les stratèges américains de la politique monétaire.
"Un autre resserrement budgétaire, appliqué en 2011, devra être adouci et accompagné d'un assouplissement quantitatif si les États-Unis ne veulent pas replonger dans la récession au début de 2011 et retourner à la croissance d'ici la fin de l'année en question.
"Oubliez toute hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine avant 2012 au plus tôt."
Quoique le Canada soit en bien meilleur état sur le plan de l'économie - sa croissance au premier semestre surpasse celle des États-Unis, de la zone euro, du Royaume-Uni et du Japon, et le pays affiche un écart record comparativement aux États-Unis pour ce qui est de la proportion de la population en âge de travailler qui détient un emploi - il "ne peut normaliser à tout prix ses taux d'intérêt pendant que la Réserve fédérale américaine attend toujours", prétend M. Shenfeld.
Tout d'abord, un écart de taux d'intérêt de 300 à 400 points de base "raffermirait considérablement" le huard, ce qui créerait de nouvelles difficultés pour la croissance économique canadienne, estime M. Shenfeld.
En outre, "comme la croissance à l'étranger sera ralentie par le resserrement budgétaire en Europe et aux États-Unis, et comme le resserrement budgétaire qui sera appliqué ici même, au Canada, heurtera la demande intérieure, notre politique monétaire devrait peut-être créer des stimulants pour permettre à l'économie de retrouver son potentiel et d'y rester. Ne serait-ce que pour continuer à avancer, vous devez appuyer sur l'accélérateur si vous tentez de gravir une pente raide."
M. Shenfeld doute que la Banque du Canada "ait été suffisamment secouée pour ne pas hausser le taux en septembre", mais ses prévisions voulant que la croissance canadienne aux deuxième et troisième trimestres soit inférieure aux perspectives de la Banque du Canada justifieraient probablement une révision du Rapport sur la politique monétaire d'octobre et des mois subséquents.
Les auteurs du rapport notent aussi que la Banque du Canada ne peut adopter des politiques trop divergentes de celles de la Réserve fédérale américaine sans le regretter après coup. Au cours des dernières années, la croissance a été ralentie sinon même annulée pendant les périodes où le taux du financement à un jour était supérieur de 2 % ou plus à celui des États-Unis. M. Shenfeld "espère que des leçons ont été apprises".
"Puisqu'une hausse à n'importe quelle date d'établissement des taux en 2011 les pousserait beaucoup plus haut que 2 %, le resserrement devrait connaître une pause."
Étant donné les perspectives moroses quant à la croissance externe, M. Shenfeld a mis un bémol à sa demande de hausse des taux d'intérêt. Puisque la Réserve fédérale américaine reste sur la touche, il estime que les taux de financement à un jour ne dépasseront pas les 2 % l'an prochain.
Une politique monétaire moins audacieuse combinée à des perspectives mitigées quant au prix des marchandises, touché par une croissance mondiale anémique, affaibliront le dollar canadien de quelque deux cents comparativement à que ce qui avait été auparavant prévu pour le même horizon, ajoute M. Shenfeld.
Vous pouvez consulter la version intégrale de ce rapport de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/gps_aug10.pdf
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