TORONTO, le 22 sept. /CNW/ - Les perspectives du Canada en matière de croissance économique sont modestes jusqu'en 2011 en raison des relents de récession qui se font encore sentir à l'étranger et des vents contraires qui se lèvent au pays, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
« La grande récession qui a freiné la croissance mondiale en 2008-2009 est maintenant chose du passé, mais la reprise en deçà des attentes a causé une déception que nous éprouverons encore un certain temps », a déclaré Avery Shenfeld, économiste en chef de la Banque CIBC, dans un rapport concernant des prévisions couvrant plusieurs points.
Constatant des signes de ralentissement dans de nombreux secteurs de l'économie canadienne, M. Shenfeld a revu à la baisse sa prévision de croissance économique à 1,9 % pour 2011. Les facteurs y contribuant comprennent la baisse des exportations influencée par une reprise mondiale lente et les problèmes que pose un dollar canadien fort sur le plan de la concurrence. La chute des prix des habitations et l'utilisation réduite du crédit qui pourrait mener les Canadiens à restreindre leurs dépenses constituent d'autres sujets de préoccupation.
La croissance se situant sous 2 %, M. Shenfeld s'attend à ce que « la Banque du Canada attende jusqu'au printemps avant de reprendre une montée très graduelle des taux d'intérêt vers un niveau normal. » Cette pause pourrait ralentir l'entrée de capitaux et entraîner un énorme déficit de la balance commerciale qui entraînerait le dollar vers le bas à 0,92 $ US au cours des six prochains mois avant la reprise, alors que les taux recommenceront à monter plus tard en 2011. »
La Banque CIBC a également revu à la baisse ses prévisions concernant la croissance du PIB des États-Unis, soit à 2,6 % pour cette année et une croissance « dérisoire » de 1,8 % pour la prochaine année. Malgré les possibilités de réduction des impôts et d'initiatives visant à contrer une croissance modeste, l'économie américaine « continuera de traîner un boulet qui prendra de l'ampleur au début de l'an prochain en raison de l'arrêt des mesures de relance mises en place plus tôt ». La situation devrait toutefois s'améliorer vers la fin de 2011 quand les vents contraires se calmeront au chapitre de la fiscalité et de la consommation, tandis que les taux du financement à un jour devraient se maintenir à zéro jusqu'à au moins la deuxième moitié de 2012, selon le rapport.
Pendant ce temps, la croissance des économies outremer semble avoir du plomb dans l'aile, constatent les auteurs du rapport. Dans les économies émergentes d'Asie, « il est encore possible de faire croître le bassin des consommateurs, les ménages n'ayant pas commis d'excès au chapitre de l'emprunt, et la modernisation de toutes les infrastructures privées et publiques annonce une longue période de construction. Cependant, ces économies continueront de ressentir un certain refroidissement à mesure que la demande pour leurs produits d'exportation ralentira », affirme M. Shenfeld. La Banque CIBC prévoit que la croissance économique du PIB en Chine, soit 10,1 % cette année et 9,3 % en 2011, fera pencher la balance.
Par contre, dans la zone euro, la croissance affiche des signes de ralentissement après une poussée au deuxième trimestre. « Le resserrement du crédit semble encore être un facteur d'empêchement », soulignent Peter Buchanan et Krishen Rangasamy, économistes de la Banque CIBC. « Ce facteur combiné à un marché du travail encore chancelant signifient que la demande des consommateurs demeurera faible. Les mesures d'austérité à venir restreindront également la demande intérieure, tandis que les craintes renouvelées quant aux risques relatifs à la dette garantie par l'État pèseront sur la confiance quant au marché des affaires et au marché financier. » Par conséquent, la Banque CIBC prévoit que la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre prendront leur temps pour hausser les taux d'intérêt.
Dans le rapport, M. Shenfeld met en garde les investisseurs que les implications habituelles relatives aux obligations et aux actions face à une perspective de croissance lente peuvent ne pas s'appliquer cette fois-ci. « Les rendements des actions se situent en fait au-dessus des rendements des obligations de 5 ans, faisant paraître plutôt bon marché les actions à dividende bien soutenues par des gains en espèces, le cas échéant. Les indices boursiers ne peuvent que monter modestement jusqu'en 2011, mais les ajouts en dividendes et le rendement peuvent facilement surpasser les obligations », a-t-il ajouté. « Sauf en cas d'une nouvelle récession, il est trop tard pour miser sur les valeurs refuge déjà sur les rails. »
En ce qui concerne les matières premières, la « progression endiablée » depuis les creux de la récession « semble manquer de carburant », soulignent M. Buchanan et M. Rangasamy, ajoutant que le ralentissement dans le secteur industriel des États-Unis et la faiblesse de la croissance mondiale « laissent croire à une progression inexistante pour ce qui est des matières premières au cours des 12 à 18 prochains mois ». Cependant, « une remontée n'est pas exclue après ce délai, car certaines des forces qui freinent les économies industrielles américaines et autres commencent à montrer des signes d'essoufflement. » Ce qui ajoute à la volatilité générale, c'est la hausse des investissements dans les fonds indiciels qui signifie que les prix des matières premières suivent de plus près qu'auparavant les fluctuations de la confiance des investisseurs.
Les économistes de la Banque CIBC ont revu leur prévision en ce qui concerne le prix de l'or pour 2011, prévoyant que le prix du métal précieux grimpera à 1 400 $ US l'once. « Il reste encore à trouver une solution aux problèmes de la dette de l'Europe. Bien qu'il s'agisse d'un avantage à court terme pour la demande de cette valeur refuge qu'est le métal jaune, les taux plus élevés représentent encore une menace à long terme pour l'or, et le resserrement exercé par les banques centrales limitera sa remontée en 2012 », affirment M. Buchanan et M. Rangasamy.
La Banque CIBC a également revu à la baisse ses prédictions quant au pétrole et au gaz naturel en raison du ralentissement de la croissance et des signes de réserves suffisantes. On prévoit maintenant que le prix moyen du WTI sera de 77 $ US/baril cette année et de 75 $ US/baril l'an prochain. Les prix du Henry Hub devraient afficher une moyenne de 5 $ US/MMBtu en 2011, avant de se raffermir à 5,50 $/MMBtu en 2012.
Selon les auteurs du rapport, le cuivre représente le meilleur choix pour ce qui est des métaux de base. « La Chine représente environ 40 % de la demande mondiale pour ce métal. Les investissements dans les réseaux électriques et les productions prévues de véhicules électriques demandant beaucoup de cuivre devraient maintenir la demande sur une bonne montée. La croissance de la demande suivra celle de la capacité de production en 2011, ce qui signifie que l'approvisionnement mondial demeurera serré. »
Vous pouvez consulter l'étude intégrale de Marchés mondiaux CIBC inc. à l'adresse :
http://research.cibcwm.com/economic_public/download/fsep10.pdf
Marchés mondiaux CIBC inc. est la division des services bancaires aux entreprises et aux investisseurs de la Banque CIBC. Afin de réaliser son mandat à titre de principal fournisseur canadien de services bancaires de gros axés sur la clientèle, Marchés mondiaux CIBC offre une vaste gamme de produits et services de crédit, de marchés financiers, d'investissement, de banque d'affaires et de recherche à sa clientèle constituée de gouvernements, d'institutions, de sociétés et de particuliers au Canada et sur les principaux marchés au monde.
Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés Mondiaux CIBC, 416 594-7356, avery.shenfeld@cibc.ca, ou Tom Wallis, Communications et affaires publiques, 416 980-4048, tom.wallis@cibc.ca