Le secret de la croissance réside dans l'accès aux marchés émergents et aux chaînes d'approvisionnement mondiales
TORONTO, le 12 oct. /CNW/ - Le secteur des petites entreprises canadiennes doit se tourner plus résolument vers les exportations s'il désire rester vigoureux et poursuivre sa contribution à l'économie canadienne, selon un nouveau rapport sur les petites entreprises de la Banque CIBC.
Actuellement, seulement 9 % des petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes exportent des produits ou services, alors que cette proportion était de 10,7 % en 2000. Selon les auteurs du rapport, ce faible niveau d'internationalisation porte un coût macroéconomique élevé étant donné le rôle important joué par les marchés émergents dans la reprise économique mondiale.
"Les PME canadiennes n'ont pas réagi à la mondialisation d'une façon qui optimise leur potentiel de croissance à long terme et leur contribution à l'ensemble de l'économie du Canada", affirme Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC. Ce dernier croit cependant que "la forte croissance que connaissent les marches émergents et les occasions de plus en plus nombreuses de participer aux chaînes logistiques mondiales, compte tenu que l'économie américaine mise davantage sur les exportations, laissent la porte ouverte aux PME canadiennes qui désirent corriger ce déséquilibre."
M. Tal note que, malgré une des récessions les plus sombres de l'histoire, les PME canadiennes sont dans une position relativement bonne pour tirer parti de ces occasions. Pendant la dernière récession, ce secteur a affiché un rendement supérieur à celui des grandes sociétés pour la première fois depuis la guerre, grâce à son orientation accrue vers le marché intérieur, moins touché que d'autres par la récession mondiale. Cette situation constitue un renversement intégral du mouvement cyclique habituel selon lequel les PME connaissent des difficultés au cours des récessions pour ensuite offrir une performance supérieure pendant les reprises.
Cependant, "ce qui a favorisé les PME pendant la récession leur nuit pendant la reprise", poursuit M. Tal. "Malgré le rythme accéléré de la mondialisation au cours de la dernière décennie, le nombre d'emplois créés par des PME ne s'est accru que de moins de 10 %. Cette croissance représente la moitié de celle qu'ont connue les entreprises plus importantes."
Il note que nombre d'études mondiales ont montré que le rendement des PME actives sur la scène internationale surpasse celui de leurs concurrentes tournées vers les marchés intérieurs. Dans l'Union européenne, des rapports publiés récemment démontrent que les PME internationales créent beaucoup plus d'emplois et font preuve de plus d'innovation. Un rapport de 2006 d'Industrie Canada contient des résultats similaires : parmi les PME canadiennes à croissance rapide, pas moins de 65 % exportaient des produits et services alors que le tiers seulement étaient tournées vers le marché intérieur.
Actuellement, on estime que les PME génèrent environ le tiers de la valeur totale des exportations canadiennes, avec une valeur moyenne par entreprise de 4,6 millions de dollars. La contribution des PME canadiennes aux exportations nationales se compare à ce qu'on observe aux États-Unis en termes de pourcentage.
"Bien que cela semble réconfortant au premier abord, il ne faut pas oublier que les exportations représentent de 30 % à 40 % du PIB canadien, mais moins de 15 % du PIB américain", ajoute M. Tal. "Compte tenu de cet écart, nous devons nous attendre à ce que les PME canadiennes exportent beaucoup plus que les PME américaines. Nous évaluons que le faible déclin des activités commerciales des PME au cours de la dernière décennie a pu toucher au moins 300 000 emplois, qu'il s'agisse d'emplois carrément perdus ou encore d'occasions ratées."
M. Tal a constaté que, selon les estimations, le commerce avec les marchés émergents ne représente directement que 3 % et 5 % respectivement des produits d'exploitation et des emplois des PME. "Évidemment, ces chiffres ne sont pas à la hauteur de l'importance des marches émergents sur l'échiquier mondial. Mais de ce côté, nous avons des raisons d'être optimistes. Un des plus importants attributs des PME qui ont connu la réussite à l'étranger est l'expérience internationale de la haute direction. Le nombre croissant de nouveaux immigrants provenant des marchés émergents en général, et de la Chine en particulier, constitue une tendance dont nous pouvons tirer parti."
La réorganisation de la production sur le plan international, générée par une accélération de l'impartition et la création de chaînes de valeur mondiales, peut aussi offrir de nouvelles occasions aux PME canadiennes, ajoute-t-il. La fragmentation de la production prépare la voie à la création de nouveaux créneaux d'offre de produits et services, au sein desquels les PME peuvent rapidement tirer parti de leur souplesse.
"Pour réussir, les PME doivent accroître leur spécialisation et investir principalement dans des solutions polyvalentes", constate M. Tal. "Le fait d'évoluer dans un environnement commercial relativement familier peut atténuer de façon significative les entraves initiales et une asymétrie des pouvoirs. C'est justement là où nous voyons la meilleure occasion à court terme qui s'offre aux PME canadiennes, compte tenu d'une augmentation prévue de l'impartition par les sociétés américaines."
Toujours selon le rapport, la réalité postrécession aux États-Unis fait croire que les moteurs traditionnels de croissance pendant les reprises, soit l'habitation et la consommation, ne pourront pas jouer leur rôle habituel. Pour la première fois de l'histoire, la contribution des investissements et des exportations des entreprises au PIB américain pendant une reprise a été plus élevée que la contribution combinée des secteurs de l'habitation et de la consommation. Aujourd'hui, pas moins du tiers des exportations américaines est orienté vers les marchés émergents, et comme il est probable que ces marchés continuent de devancer les économies développées, cette part continuera d'augmenter.
"La croissance des exportations américaines vers les marchés émergents signifie un plus grand nombre d'occasions pour les PME canadiennes de participer à l'effet d'entraînement des chaînes logistiques que crée cette tendance", ajoute M. Tal. "À l'heure actuelle, près de 30 % de la production canadienne est vendue sous forme d'intrants aux chaînes logistiques internationales. La réorientation des facteurs de croissance chez nos voisins du Sud pourrait représenter une occasion en or pour les PME de tailler leur place dans ce créneau en expansion."
Faits additionnels à propos des PME canadiennes : - Même les entreprises orientées vers l'exportation génèrent plus de la moitié de leurs produits d'exploitation sur le marché intérieur; la plus grande part de leurs produits d'exploitation externes provient des États-Unis. - La tendance à l'exportation augmente avec la taille d'une entreprise. Moins de 10 % des entreprises comptant moins de 20 employés exportent des produits ou services, alors que plus de 30 % des entreprises comptant de 100 à 499 employés le font. - Par province, ce sont les entreprises de l'Ontario et de la Colombie- Britannique qui montrent la plus forte tendance à l'exportation; quelque 10 % de leurs PME sont orientées vers l'exportation. Les PME des provinces des Prairies sont les moins orientées vers l'international, seulement 6 % d'entre elles vendant leurs produits à l'étranger. - Les PME du secteur de la fabrication montrent la plus forte tendance à l'exportation, suivies par celles du secteur fondé sur le savoir.
Vous pouvez consulter l'étude intégrale de Marchés mondiaux CIBC inc. à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/sme-20101012_fr.pdf.
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