TORONTO, le 28 févr. /CNW/ - Les Canadiens se mettent à faire croître leurs actifs financiers et seraient bien avisés d'investir leur argent chez eux, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
Le rapport souligne que, avec des obligations dans ce qui semble être un marché baissier prolongé, les investisseurs se tourneront vers les actions pour faire grossir leurs économies en vue de la retraite, les titres canadiens devant générer les meilleurs rendements. Contrairement à ce qu'on observe aux États-Unis et en Europe, la dette du gouvernement et les restrictions budgétaires qui en découlent ne freineront pas de manière importante l'économie du Canada. Les craintes d'inflation qui menacent de faire grimper les taux d'intérêt dans les économies émergentes et d'y ralentir la croissance ne sont pas davantage un sujet de préoccupation ici.
« C'est toujours brillant d'avoir un portefeuille diversifié, mais en ce qui concerne les répartitions pour les investisseurs canadiens en actions, cela peut vouloir dire que rien ne vaut son chez-soi », a déclaré Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC, dans son dernier rapport Economic Insights. « Comparativement aux États-Unis ou à l'Extrême-Orient, le marché des actions du Canada inspire plus confiance face à une aggravation du climat géopolitique du Moyen-Orient, sous la forme d'un panier plus important d'actions du secteur de l'énergie et de valeurs sûres comme des actions sur l'or.
« L'inflation ne s'est pas emballée, de sorte que la Banque du Canada peut prendre des mesures de resserrement plus modérées que ce qu'on pourrait finir par voir dans les économies émergentes. La situation budgétaire du pays, bien qu'elle nécessite un resserrement pour ralentir la croissance, n'est pas aussi contrainte par un ratio déficit/PIB ou un ratio dette nette/PIB que ne le sont celles des États-Unis ou de l'Europe. »
M. Shenfeld souligne également que les entreprises canadiennes sont en bonne situation étant donné le dynamisme considérable qu'affichent les sociétés cotées à la Bourse de Toronto. Il ajoute que le nouvel indice Leading Indicator of TSX Earnings (LITXE) indique qu'il reste encore de la place pour de nouveaux bénéfices. Cet indice repose sur neuf variables économiques et financières qui laissent prévoir les mouvements des gains indiciels touchant les membres clés de la Bourse de Toronto. Il a été conçu pour fournir aux investisseurs un aperçu prospectif sur un moteur important du rendement du marché, sur un horizon de 12 mois.
La valeur du LITXE en décembre 2010, la plus récente date où l'on dispose de données suffisantes à des fins de calcul, était de 79. Bien qu'il n'atteigne pas ses sommets d'avant la récession, il est bien au-dessus des niveaux observés il y a trois à quatre mois, ce qui reflète des mouvements positifs au sein de plusieurs variables, dont celles de la croissance américaine et des prix des produits de base.
« Dans le passé, une valeur de ce niveau signifiait une croissance des résultats annuels de l'ordre de 20 % à 25 %, bien au-dessus de la moyenne à long terme et légèrement sous le consensus ascendant actuel », déclare Peter Buchanan, économiste principal, Banque CIBC. « Bien que les actions ne soient nullement aussi bon marché qu'avant, la croissance des résultats se situant au-dessus des tendances continue à procurer un certain soutien au marché. »
Une analyse des tendances passées révèle que plus des trois quarts de la variation en glissement annuel des rendements à la Bourse de Toronto sont liés aux variations des attentes en matière de résultats. Le reste reflète l'effet des taux d'intérêt et d'autres facteurs sur le multiple de capitalisation, ou le montant que les investisseurs sont prêts à verser pour un dollar de bénéfices futurs.
L'indice composé TSX est environ quatre fois plus lié aux ressources naturelles que ne l'est le PIB canadien; sa valeur comptable moyenne d'environ 4 milliards de dollars dépasse également de loin la norme des entreprises canadiennes. Par conséquent, le LITXE de la Banque CIBC s'appuie fortement sur les prix du pétrole et de l'or, étant donné l'importance de ces deux composantes dans l'indice.
« Ces résultats corroborent également nos recherches antérieures, qui laissent entendre que les résultats et le marché puisent leur principale information de l'activité étrangère (PIB des États-Unis dans le cas présent) contrairement aux tendances nationales », ajoute M. Buchanan. « Les actions canadiennes constituent plus un pari en ce qui concerne les conditions de l'économie mondiale que celles plus près de la maison. »
M. Shenfeld a haussé ses prévisions pour 2011-2012 en ce qui concerne le pétrole en raison des risques politiques au Moyen-Orient et dans le nord de l'Afrique. « L'agitation au Moyen-Orient s'étant étendue à un membre de l'OPEP (bien que sa production ne représente que la moitié de celle du Canada) a fait monter les prix du pétrole à des sommets inégalés depuis la mi-2008. Le marché n'est toutefois pas aussi resserré qu'il l'était à l'époque. L'OPEP a une capacité de réserve quotidienne d'environ 5 millions de barils, contre un million de barils il y a deux à trois ans, et les pays industrialisés ont encore beaucoup de réserves. »
Il s'attend à un recul de un pour cent de la croissance mondiale cette année, car le resserrement que connaîtront les marchés émergents ralentira la croissance de la demande mondiale de pétrole. « Nous prévoyons que les prix chuteront de 10 à 15 $ le baril lorsque les tensions disparaîtront en Libye, ce qui amènera les investisseurs à se tourner de nouveau vers les facteurs économiques fondamentaux. Cependant, cette hausse récente pourrait persister plus longtemps que prévu si les nouveaux régimes s'avéraient hostiles ou instables, ou si la violence s'étendait à des pays producteurs de pétrole plus importants. »
En se basant sur un recul massif des réserves de pétrole au quatrième trimestre de 2010, M. Shenfeld prévoit maintenant que les prix augmenteront de 4,1 % aux États-Unis au premier trimestre de 2011, faisant grimper à 2,8 % ses prévisions pour toute l'année 2011. « Le prolongement des incitatifs fiscaux et la reprise possible du marché du travail devraient contribuer à maintenir des dépenses de consommation et à contrecarrer les difficultés liées à la hausse des prix de l'énergie, tandis que les investissements des entreprises devraient être stimulés par les sorties de capitaux.
« Nous demeurons toutefois en deçà du consensus relatif à la croissance à partir de la mi-2011, alors que les politiques budgétaires se resserreront et que le taux d'épargne augmentera par rapport à la richesse immobilière en déclin. La force persistante des prix de l'énergie justifie une révision à la hausse de nos prévisions relatives à l'inflation, bien qu'un taux sous-jacent beaucoup plus modéré corresponde à une politique de la Fed visant à ne pas faire hausser les taux. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eifeb11.pdf.
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Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés mondiaux CIBC, 416 594-7356, avery.shenfeld@cibc.ca; ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques, 416 980-8835, kevin.dove@cibc.ca.