Les enjeux pourraient être plus élevés en ce qui concerne les marchés boursiers
TORONTO, le 31 mars /CNW/ - Si l'on se fie à l'histoire récente, les résultats des élections fédérales auront peu d'effet sur le rendement des marchés, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
"Malgré l'adage voulant que les marchés aient horreur de l'incertitude, les élections tenues au cours des dernières décennies n'ont pas particulièrement ébranlé la confiance des marchés", a déclaré Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC. "En fait, la période s'étalant de la dissolution du parlement au lendemain du scrutin a vu les titres canadiens bien performer et dépasser ceux des États-Unis, les écarts des obligations canadiennes se sont rapprochés de celles du Trésor et le dollar canadien a légèrement grimpé. C'est particulièrement évident si on décortique les élections de 2008, qui ont eu le malheur de coïncider avec le plus fort de la crise financière aux États-Unis.
De plus, il n'a constaté aucun signe de "lendemain d'élections difficile, si on en juge par le rendement de la monnaie, des obligations et du marché boursier dans les semaines suivant un scrutin."
Le rapport, coécrit par Warren Lovely, économiste principal à la Banque CIBC, indique que pour le marché obligataire, l'enjeu le plus important est de savoir si le résultat du scrutin pourrait faire en sorte que le Canada abandonne la lutte au déficit. Il souligne que l'histoire ne révèle aucune constance quant à l'orientation adoptée pour le budget (d'après l'équilibre budgétaire qui se réajuste de manière cyclique) après les changements entre libéraux et conservateurs ou entre les gouvernements majoritaires et minoritaires.
"Les partis de l'opposition ne se sont pas manifestés fortement contre une réduction du déficit comme objectif, leurs programmes divergeant largement quant aux octrois des montants disponibles (p. ex., réductions d'impôts ou dépenses)", souligne M. Shenfeld. "Il y a fort à parier que le Canada poursuivra sa lutte au déficit de la manière présentée dans le plus récent budget, peu importe le résultat du scrutin."
Il ne prévoit également pas que le résultat du scrutin entraînera d'importants changements dans la politique monétaire du Canada. Alors que la cible de deux pour cent établie par la Banque du Canada en matière d'inflation doit être revue cette année, il croit que la politique sera renouvelée. "Le parti au pouvoir devra probablement se garder d'abaisser la cible, car cela imposerait une politique de taux d'intérêt plus contraignante s'écartant de celle de la Fed des États-Unis", ajoute M. Shenfeld.
Il souligne que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a également semblé sceptique à l'idée de cibler le niveau des prix, idée suivant laquelle une période d'inflation supérieure à la cible devrait être compensée par une période pendant laquelle l'inflation serait inférieure à la cible. Selon lui, l'influence que pourraient avoir les élections sur la politique monétaire découlerait du moment de la prochaine hausse des taux. Selon sa pratique récente, la Banque signale ses changements d'orientation un mois à l'avance et M. Shenfeld ne croit pas que le gouverneur Carney préviendrait la population d'une hausse des taux au milieu d'une campagne électorale.
"Les marchés des obligations et des changes étant largement mis de côté, ce sont principalement les investisseurs en actions qui pourraient davantage observer les élections", ajoute-t-il. "La plus grande divergence entre les programmes électoraux jusqu'ici se situe entre la promesse du Parti conservateur de maintenir la réduction des impôts des entreprises à 15 % d'ici 2012 et le plan du Parti libéral de revenir au taux de 18 % de 2010."
Il affirme également que les sociétés qui pourraient bénéficier d'une approbation rapide du programme d'avions militaires ont des dossiers en jeu dans le résultat du scrutin. Le secteur de l'énergie observera également la campagne pour savoir si elle fera ressortir des différences entre les partis à l'égard de la politique environnementale.
"Jusqu'à maintenant, les marchés ont accueilli l'annonce des élections avec indifférence, sans réaction dans le taux de change, le marché obligataire ou le rendement des actions. En fin de compte, si la tendance se maintient, ces élections pourraient n'avoir aucune incidence sur les marchés financiers.
"Gardez toutefois un œil sur les canaux politiques. Cinq provinces devraient tenir des élections générales au cours de l'année. Pour le marché obligataire, la plus grosse crainte actuellement concerne les déficits et les exigences de financement en ce qui concerne les gouvernements provinciaux. Il est trop tôt pour connaître les programmes de partis d'opposition pour ces élections, mais les débats de cette semaine sur le budget de l'Ontario donneront quelques indices sur ce front dans la plus grande province du pays."
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eimar11.pdf.
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