Les analyses révèlent que les prévisions de la Banque du Canada sont un demi-point de pourcentage trop élevées
TORONTO, le 28 août 2012 /CNW/ - Les gouvernements canadiens limiteront la croissance réelle du PIB du pays en 2013, et ne la dynamiseront pas comme prévu par la Banque du Canada, indique le tout dernier rapport Canadian Employment Insights de la Banque CIBC.
« Tout comme nous avions prévenu que les prévisions initiales de la Banque pour 2012 étaient trop optimistes, voilà qu'en 2013 elle semble aussi vouloir vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué pour ce qui est des dépenses gouvernementales », affirme Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC. « Nous avons examiné les prévisions contenues dans le budget fédéral et celles des quatre principales provinces, ajustées pour exclure les transferts aux ménages et les amortissements du capital, et rajouté les dépenses en immobilisations. Selon nos analyses, une autre baisse des dépenses réelles point à l'horizon, sans compensation majeure découlant de réductions d'impôt fiscales prévues. Nous estimons que les dépenses publiques réelles chuteront de 0,9 % en 2013 et 2014, soit à peine moins que la baisse prévue de l'exercice en cours. Par année civile, cela indique un recul d'environ 0,2 point de pourcentage au chapitre de la croissance réelle du PIB.
« Il semble que ce ne soit pas si important jusqu'à ce qu'on fasse la comparaison avec la progression de 0,3 % de la croissance prévue par la Banque du Canada. Il en résulte que les prévisions de la Banque pourraient être trop élevées d'environ 0,5 point de pourcentage, soit assez pour faire la différence entre une croissance supérieure au potentiel, ce qui exigerait des hausses de taux d'intérêt, ou, selon notre croissance prévue de 2 % l'an prochain, pas suffisamment accélérée pour réduire l'écart de production et entraîner un resserrement monétaire. »
M. Shenfeld affirme que jusqu'à maintenant du moins, l'économie canadienne se porte assez bien pour sacrifier, en toute prudence, une partie de sa croissance afin de redresser la barre du navire fiscal, et avoir assez de jeu pour réagir avec vigueur advenant un nouveau revers de l'économie à long terme.
Il souligne également qu'une analyse à plus long terme des dépenses gouvernementales laisse entendre que le gouvernement n'a toujours pas réduit complètement le rôle économique accru qu'il avait adopté en raison de la récession. Les dépenses publiques nominales dans les marchandises, les services et les immobilisations surpassent d'environ 1½ % la part moyenne historique du PIB et dépassent davantage le niveau qu'elles affichaient au dernier cycle. Toutefois, les gouvernements fédéral et provinciaux s'engagent à restreindre davantage les dépenses afin de réduire les déficits.
« Mais le resserrement budgétaire demeure un frein important à la croissance économique », affirme M. Shenfeld. « Pour comprendre les raisons de notre économie quelque peu léthargique à l'heure actuelle, il est plus efficace de comparer l'incidence sur la croissance découlant de l'évolution du taux de croissance historique habituel des dépenses gouvernementales au déclin actuel.
« Avant 2011, l'économie a su tirer parti pendant de nombreuses années d'une tendance haussière de l'emploi, des dépenses et des achats gouvernementaux. Si les dépenses gouvernementales réelles avaient progressé de 3 %, soit la tendance moyenne d'avant la crise de 1997 à 2007, la croissance du PIB d'une année sur l'autre au premier trimestre de 2012 aurait également été de 3 % contre 1,8 % actuellement. »
Le rapport révèle qu'en ce qui concerne l'exercice 2012-2013 à l'étude, la croissance du PIB nominal — meilleur calcul de la croissance de recettes — n'a pas été tout à fait à la hauteur des attentes. Plus particulièrement, la faiblesse relative des produits de base a assombri les perspectives pour certains revenus tirés des ressources. Cependant, en 2012 et 2013, le coussin fiscal devrait plus que compenser les soubresauts économiques de l'exercice en cours, ce qui favorisera un équilibre budgétaire à l'échelle des gouvernements fédéral et provinciaux et permettra d'atteindre une fois de plus les objectifs officiels.
« Mais les défis s'annoncent très grands pour l'exercice 2013-2014 », déclare M. Shenfeld. « Nous prévoyons une hausse d'à peine 2 % du PIB réel canadien l'an prochain. Ainsi, malgré une année passée très positive et l'important coussin prévu cette année, une perspective de croissance vacillante pour 2013 pourrait annuler cet avantage pour ce qui est de l'augmentation des dépenses. En conséquence, les plans financiers minceur actuels sur deux ans, tels qu'ils sont énoncés dans le budget 2012, constituent un point de départ raisonnable pour évaluer ce que nous réserve encore 2013 au chapitre des restrictions budgétaires, même si, comme on le dit, les plans peuvent changer. »
Bien que M. Shenfeld ne s'attende pas à ce que la croissance du pays corresponde aux prévisions de la Banque du Canada, il constate néanmoins que, comparativement à ce qui se passe dans d'autres territoires, le Canada demeure dans une position enviable. La santé de nombreuses économies demeure très préoccupante et l'attention est tournée vers les risques que représentent l'Italie et le Japon.
M. Shenfeld remarque aussi que même au Canada, on se préoccupe beaucoup plus du mur budgétaire auquel l'économie américaine risque de se heurter que de l'incidence de restrictions budgétaires au pays. « Avec un déficit combiné fédéral/provincial de seulement un tiers par rapport à celui des États-Unis, il n'y a aucune menace équivalente qu'une récession puisse survenir par suite de restrictions imposées par Ottawa et les provinces. Nous serons en mesure de traverser notre ralentissement plus tôt qu'aux États-Unis et de façon beaucoup moins douloureuse dans l'ensemble. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eiaug12.pdf
Le secteur des services bancaires de gros de la Banque CIBC offre une gamme complète de produits de crédit intégré et de marchés des capitaux, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à des clients des marchés financiers clés en Amérique du Nord et partout dans le monde. Nous proposons également des solutions novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
SOURCE : Marchés Mondiaux CIBC
Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés mondiaux CIBC, 416 594-7356, avery.shenfeld@cibc.ca; Kevin Dove, Communications et affaires publiques, 416 980-8835, kevin.dove@cibc.ca