En 2012, déjà plus d'un demi-million de Canadiens s'apprêtent à démarrer leur propre entreprise
TORONTO, le 25 sept. 2012 /CNW/ - Au cours de la prochaine décennie, on s'attend à voir des Canadiens devenir leur propre patron à un rythme accéléré. En effet, selon un nouveau rapport de la Banque CIBC, cette année déjà, plus d'un demi-million d'entrepreneurs se préparent à lancer leur propre entreprise.
« Des forces structurelles irréversibles portent à croire que la prochaine décennie pourrait connaître la plus forte éclosion de jeunes entreprises jamais enregistrée dans l'économie canadienne », affirme Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC. « Le passage graduel à une forte culture de l'individualisme et de l'autoamélioration, le rôle de la technologie facilitant la transition du bureau au télétravail, ainsi que la mondialisation et l'interconnexion de plus en plus grandes des marchés exigeant plus de spécialisation, de souplesse et de rapidité, de même que les tendances démographiques favorisant la petite entreprise sont au nombre de ces forces susceptibles de stimuler la création nette de 150 000 nouvelles entreprises au Canada au cours des dix prochaines années. »
Le rapport révèle un certain nombre de tendances intéressantes chez les nouveaux propriétaires d'entreprise.
- Devenir travailleur autonome résulte d'un choix, 20 % seulement des nouveaux propriétaires ayant été poussés par le fait qu'ils ne trouvaient pas d'emploi.
- Le groupe d'âge des 50 ans et plus constitue le segment ayant la croissance la plus rapide parmi les nouveaux propriétaires d'entreprise et représente près de 30 % des nouveaux entrepreneurs.
- Les travailleurs autonomes sont plus instruits - un tiers d'entre eux détiennent un diplôme universitaire.
- Soixante-dix pour cent (70 %) des nouvelles entreprises sont lancées par des hommes, mais les femmes ont tendance à mieux réussir.
- Les secteurs de l'éducation (en hausse de près de 65 % depuis 2007) et des soins de santé (en hausse de près de 20 %) connaissent la croissance la plus rapide.
- La C.-B. est en tête au pays, les jeunes entreprises représentant 3,9 % de la population active occupée.
M. Tal souligne que la récente augmentation de nouvelles entreprises s'est produite malgré que le marché de l'emploi soit relativement sain, ce qui indique qu'un nombre important de nouveaux entrepreneurs font un choix de carrière en devenant travailleurs autonomes plutôt que de se voir dans l'obligation de se lancer en affaires par manque de possibilités d'emploi. « Nous estimons qu'au cours de ces deux dernières années, seulement 20 % de ceux qui ont démarré leur propre entreprise peuvent être considérés comme des travailleurs autonomes "par la force des choses" », déclare M. Tal. « C'est une proportion beaucoup plus faible que celle observée parmi ceux qui avaient lancé leur entreprise pendant les périodes de relance économique sans création d'emploi du milieu des années 1990 et du début des années 2000. Plus les propriétaires d'entreprise se lancent en affaires par choix, plus leurs chances de réussir risquent d'augmenter. »
Le segment des nouveaux entrepreneurs qui affiche la croissance la plus rapide est celui du groupe d'âge des 50 ans et plus. Ce groupe représente actuellement près de 30 % du total des propriétaires de jeunes entreprises, soit plus du double du pourcentage enregistré dans les années 1990. « La disponibilité et le prix abordable de la technologie permettent aux Canadiens d'un certain âge de fournir des services depuis leur domicile. Ils peuvent mettre à profit les compétences qu'ils ont perfectionnées et tirer parti plus efficacement de leurs vastes réseaux d'affaires et de leurs nombreuses relations. »
M. Tal a constaté que les nouveaux travailleurs autonomes tendent à être plus instruits que la population en général, et que les entrepreneurs qui les ont précédés. Parmi ceux qui se sont lancés en affaires au cours des deux dernières années, près d'un entrepreneur sur trois détenait un diplôme universitaire. C'est deux fois plus qu'en 1990 et cinq points complets de plus que le pourcentage constaté dans l'ensemble de la population active.
« Les hommes sont plus fortement représentés dans les activités de démarrage d'une entreprise, à raison actuellement de près de 70 % du total des nouveaux entrepreneurs », souligne M. Tal. « En fait, la proportion de nouvelles entreprises dirigées par des femmes est tombée de 45 % dans les années 1990 et début 2000 à presque 40 % aujourd'hui. Cependant, il faut ajouter quelque chose. Parmi les entreprises établies, le pourcentage d'entrepreneurs femmes a grimpé de 27 % au début des années 1990 à 33 % actuellement. Cela indique que lorsque les femmes décident de se lancer en affaires, leur entreprise se maintient plus longtemps.
Le segment de travailleurs autonomes affichant la croissance la plus rapide est celui de l'éducation (en hausse de presque 15 % en moyenne annuelle depuis 2007). L'accent mis récemment sur les soins de santé génère à la fois des emplois réguliers (le total des emplois dans ce secteur a augmenté cinq fois plus vite que la moyenne de toutes les industries depuis 2007) et la création de nouvelles entreprises dans ce secteur, lesquelles sont en hausse de presque 20 % pour la même période.
M. Tal croit qu'à l'avenir un changement rapide caractérisera l'évolution des jeunes entreprises au Canada et que cinq forces principales définiront le secteur au cours des dix prochaines années.
- Une orientation accrue vers l'exportation - La moitié des revenus des entreprises ayant de 2 à 5 années d'existence proviennent de l'extérieur du Canada. « Ce n'est pas seulement un niveau record, c'est aussi deux fois plus que pour les entreprises qui sont en activité depuis plus de 20 ans », souligne M. Tal. Cependant la mondialisation signifie aussi une plus forte concurrence. « La conséquence en est que pour profiter de la mondialisation, ces petites entreprises devront être capables de pénétrer de nouveaux marchés. Par contre, ceci est réalisable uniquement si elles réussissent à trouver des marchés à créneaux. »
- Une connectivité accrue - La technologie facilite de plus en plus un degré élevé de coopération entre les petites entreprises, les travailleurs autonomes et les plus grosses sociétés. Ces dernières font appel à l'expertise particulière d'entreprises plus petites pour terminer leurs projets. Ce type de regroupement de compétences et d'alliances stratégiques sera temporaire et à la fin d'un projet donné, elles seront dissoutes et pourraient ne plus être appelées à collaborer.
- Croissance de l'externalisation - « Dans le paysage économique, les petites entreprises canadiennes sont dans une relation de coévolution avec les grandes entreprises. Les petites entreprises sont nécessaires aux grandes entreprises pour leur permettre de pénétrer des marchés locaux à titre de distributeurs et d'agents pour leurs produits et services », précise M. Tal.
- Une demande accrue de produits personnalisés - Une population vieillissante signifie que les goûts des consommateurs sont de plus en plus complexes et évoluent rapidement. C'est un facteur positif pour les emplois autonomes, car les activités à petite échelle sont souples et peuvent soutenir une demande accrue de services personnalisés compte tenu de leur capacité à viser des marchés à créneaux.
- Immigration - « Le rythme de croissance des emplois autonomes parmi les immigrants a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies », ajoute-t-il. « Actuellement, près de 20 % des travailleurs autonomes sont des immigrants, plus du double du taux observé dans les années 1980. Étant donné que l'immigration deviendra une source encore plus importante du marché du travail, cette tendance devrait favoriser la création de petites entreprises. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_2012-0925.pdf.
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SOURCE : Banque CIBC
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, 416 956-3698, benjamin.tal@cibc.ca, ou Sean Hamilton, directeur en chef, Communications externes, 416 304-8456, sean.hamilton@cibc.com