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Sur le marché canadien de l'emploi, l'écart se creuse entre métiers favorisés et défavorisés, d'après la Banque CIBC

Pour certains métiers, les employeurs font la queue pour embaucher des candidats, tandis que pour d'autres, les travailleurs font face à la menace du chômage chronique

TORONTO, le 3 déc. 2012 /CNW/ - Sur le marché canadien de l'emploi, l'écart entre métiers favorisés et défavorisés se creuse, comme l'indique un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.

« D'un côté, certains postes restent longtemps vacants faute de candidats compétents », explique Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC. « En fait, le premier ministre a récemment décrit les pénuries de main-d'œuvre qualifiée sur le marché du travail canadien comme "le plus grand défi à relever par notre pays". »

« Mais à l'autre bout du spectre du marché du travail, de plus en plus d'éléments indiquent que la taille du bassin de main-d'œuvre excédentaire va elle aussi en augmentant. Pour un certain nombre de métiers, les perspectives d'emploi continuent de s'estomper. Ce décalage du marché du travail est assez important pour réduire l'efficacité de la politique monétaire, mais aussi pour restreindre le potentiel de croissance du marché du travail et de l'ensemble de l'économie. »

Dans son analyse, M. Tal a constaté que les métiers traditionnels comme boucher/bouchère, boulanger/boulangère, travailleur/travailleuse de la fabrication, directeur/directrice de bureau et commis de bureau présentent des signes d'un excédent de main-d'œuvre, tout comme les enseignants/enseignantes aux niveaux secondaire et primaire.

Il a aussi constaté que les métiers qui présentent des signes de pénurie de main-d'œuvre qualifiée comprennent un grand nombre de professions conventionnelles de la santé, tels médecin, infirmier/infirmière et dentiste. La liste de ces professions de la santé comprend aussi les optométristes, les chiropraticiens/chiropraticiennes, les pharmaciens/pharmaciennes, les diététistes et les nutritionnistes. Les métiers rattachés à l'industrie minière, au génie et aux sciences font également face à des pénuries de main-d'œuvre qualifiée.

Les pénuries de main-d'œuvre qualifiée

Pas moins de 30 pour cent des entreprises, soit le double de la proportion observée au début de 2010, affirment faire face à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée. « L'accélération récente de ce ratio a coïncidé avec une stagnation du taux d'emploi, ce qui illustre en gros l'effet négatif des pénuries de main-d'œuvre qualifiée sur la croissance de l'emploi », note M. Tal. « Qui plus est, bien que cela ne se voie pas dans la trajectoire relativement stable du taux de chômage, le nombre de postes vacants déclarés par les entreprises s'est accru de près de 16 pour cent au cours de la dernière année, ce qui a porté le ratio du taux de postes vacants au taux de chômage à son niveau le plus élevé depuis que Statistique Canada a commencé à publier des données sur les postes vacants. On ne s'étonnera pas du fait que c'est en Alberta, suivie de la Saskatchewan, que le taux de postes vacants est le plus élevé. »

M. Tal a recensé 25 groupes d'emplois qui présentent constamment des signes de pénurie de main-d'œuvre qualifiée. C'est dans les professions de la santé, dans l'industrie minière, dans la fabrication spécialisée et dans les services commerciaux que cette pénurie est de loin la plus criante. Ensemble, ces métiers accaparent 21 pour cent du nombre total d'emplois au Canada. « Un cinquième du marché du travail canadien présente actuellement des symptômes de pénurie de main-d'œuvre qualifiée », déclare M. Tal. « Le taux de chômage moyen de ce bassin de métiers est à peine supérieur à un pour cent, et le taux de croissance annuelle de leurs salaires se situe à 3,9 pour cent, soit plus du double du taux observé dans l'ensemble de l'économie.

« Le taux d'emploi global de ce groupe augmente de 2,1 pour cent, ce qui, tout en étant beaucoup plus rapide que la croissance observée dans le reste du marché, ne suffit pas, de toute évidence, à infléchir la rareté de la main-d'œuvre spécialisée. Dans ce contexte, l'annonce récente faite par le gouvernement de son intention d'admettre de 53 000 à 55 000 nouveaux Canadiens en 2013 dans le cadre du renouvellement d'un programme fédéral axé sur les travailleurs qualifiés est une bonne nouvelle. Toutefois, cette mesure n'a tout simplement pas assez d'ampleur pour renverser la tendance actuelle. Il en est de même pour l'accent mis sur l'apprentissage en tant que solution possible à la pénurie chronique de main-d'œuvre dans les métiers spécialisés. Malgré les améliorations apportées récemment à ce programme, le nombre de certificats délivrés aux apprentis ne représente encore qu'une fraction de la taille globale du bassin de la main-d'œuvre dans les métiers spécialisés. »

L'excédent de main-d'œuvre

À l'autre bout du spectre de la main-d'œuvre, M. Tal a recensé 20 métiers qui font partie d'une catégorie excédentaire, comme l'indique la croissance du taux de chômage et la stagnation relative des salaires dans ces domaines. Ces métiers représentent 16 pour cent du nombre total de chômeurs au Canada, et le niveau de leurs salaires a connu une croissance réelle nulle au cours de la dernière année. Sans ce bassin de chômeurs, le taux de chômage national serait de 1,3 point de pourcentage inférieur au taux actuel.

La durée moyenne d'une période de chômage au Canada est actuellement de 16 semaines, soit cinq semaines de plus qu'avant la récession. Actuellement, 250 000 Canadiens, soit 18 pour cent des chômeurs du Canada, sont sans emploi depuis plus de six mois.

« De toute évidence, plus cette mesure est importante, plus l'incidence stratégique et économique d'un taux de chômage donné est forte », ajoute M. Tal. « Le chômage de longue durée suivait une nette tendance à la baisse depuis deux ans, mais son taux actuel est encore notablement plus élevé que sa moyenne à long terme. C'est surtout le cas des Canadiens âgés de plus de 45 ans, ce qui laisse supposer que le recyclage professionnel doit faire partie intégrante de la solution.

« Ce décalage croissant du marché de l'emploi sur l'économie canadienne a pour effet concret d'accroître le risque que cette mesure du chômage de longue durée commence à grimper au-delà de son niveau déjà élevé. En fait, le taux de sortie du chômage (c'est-à-dire la probabilité qu'a une personne sans emploi depuis moins de trois mois de quitter les rangs des chômeurs au cours des trois prochains mois, que ce soit pour occuper un emploi ou pour quelque autre raison) commence à pencher du mauvais côté, ce qui laisse présager une pression à la hausse sur le chômage de longue durée. »

25 groupes d'emplois présentant des signes de pénurie de main-d'œuvre qualifiée 20 groupes d'emplois présentant des signes d'excédent de main-d'œuvre
Gestionnaires en génie, en architecture, en sciences et en systèmes d'information Gestionnaires de la fabrication et des services publics
Gestionnaires en services de santé, d'éducation, sociaux et communautaires Surveillants/surveillantes de personnel de bureau
Gestionnaires en construction et en transports Commis de bureau
Vérificateurs/vérificatrices, comptables et professionnels de l'investissement Commis de bureau généraux
Professionnels/professionnelles en ressources humaines et des services aux entreprises Opérateurs/opératrices d'équipement de bureau
Professionnels/professionnelles des sciences naturelles et appliquées Commis de banque, d'assurance et d'autres services financiers
Professionnels/professionnelles des sciences physiques Métiers de la poste et de la messagerie
Professionnels/professionnelles des sciences de la vie Enseignants/enseignantes et conseillers/conseillères au niveau secondaire et primaire
Ingénieurs civils/ingénieures civiles, ingénieurs mécaniciens/ingénieures mécaniciennes, ingénieurs électriciens/ingénieures électriciennes et ingénieurs/ingénieures chimistes Personnel de la vente et des services
Autres ingénieurs/ingénieures Caissiers/caissières
Professionnels/professionnelles de la santé Métiers des services alimentaires
Médecins, dentistes et vétérinaires Guides touristiques et de loisirs et métiers du secteur du divertissement
Optométristes, chiropraticiens/chiropraticiennes et autres professionnels/professionnelles en diagnostic et en traitement de la santé Autre personnel des services de voyage, d'hébergement, de loisirs et parcs d'attractions
Pharmaciens/pharmaciennes, diététistes et nutritionnistes Métiers techniques des services personnels
Professionnels/professionnelles dans les domaines de la thérapie et de l'évaluation Autres métiers des services personnels
Infirmiers superviseurs/infirmières superviseures et infirmiers autorisés/infirmières autorisées Bouchers/bouchères et boulangers/boulangères
Personnel technique et autre de la santé Rembourreurs/rembourreuses, tailleurs/tailleuses, cordonniers/cordonnières, bijoutiers/bijoutières et emplois connexes
Technologues médicaux/technologues médicales et techniciens médicaux/techniciennes médicales (sauf soins dentaires) Chefs de bord/Capitaines de bateau de pêche et pêcheurs/pêcheuses
Techniciens/techniciennes en soins dentaires Opérateurs/opératrices de machines et emplois connexes dans le traitement des métaux et minerais
Autres technologues et techniciens/techniciennes des sciences de la santé (sauf soins dentaires) Opérateurs/opératrices de machines et emplois connexes dans les usines de pâte à papier et de traitement du bois
Psychologues, travailleurs sociaux/travailleuses sociales, conseillers/conseillères, membres du clergé et agents/agentes de probation  
Surveillants/surveillantes en exploitation minière, pétrolière et gazière  
Ouvriers/ouvrières des mines souterraines, personnel du forage des puits de pétrole et de gaz et personnel connexe  
Surveillants/surveillantes dans la fabrication  
Surveillants/surveillantes dans la transformation  


Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_20121203.pdf.

Le secteur des services bancaires de gros de la Banque CIBC offre une gamme complète de produits de crédit intégré et de marchés des capitaux, de services bancaires d'investissement et de services de banque d'affaires à des clients des marchés financiers clés en Amérique du Nord et partout dans le monde. Nous proposons également des solutions de financement novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions. 

SOURCE : Banque CIBC

Pour plus de renseignements: Renseignements :

Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc., 416 956-3698, benjamin.tal@cibc.ca; Kevin Dove, Communications et affaires publiques, 416 980-8835, kevin.dove@cibc.ca.

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