Les entreprises attendent pour investir que la croissance mondiale stimule la demande pour les exportations canadiennes
TORONTO, le 4 mars 2013 /CNW/ - Bien que l'année dernière ait pris fin de façon laborieuse pour l'économie canadienne, cela ne signifie pas que la situation va aller en empirant en 2013, mais la croissance demeurera cependant faible pendant encore quelque temps, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
« Chaque fois que la croissance connaît un ralentissement prononcé, on doit s'inquiéter du fait qu'il suffirait de peu pour que l'économie ne bascule », déclare Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC. « Les indications disponibles sont certes peu nombreuses, mais il y a des raisons de croire que la croissance du T1 sera plus forte. »
M. Shenfeld fait remarquer que, malgré le recul de l'emploi en janvier, le nombre d'heures travaillées est en hausse. Il souligne également que les ventes d'automobiles semblent avoir rebondi, ce qui est généralement un indice de la confiance des consommateurs, et que la résolution de certaines perturbations dans le secteur de l'énergie s'est traduite par une hausse des exportations de pétrole vers les États-Unis en date de la mi-février.
« Il semble donc que, pour ce qui est du PIB trimestriel, le T4 pourrait finalement constituer la tempête avant le calme, et que la croissance ira en s'améliorant », indique M. Shenfeld.
Cependant, M. Shenfeld prévient que certains enjeux à l'échelle nationale et mondiale viendront limiter cette amélioration. Selon les prévisions de la Banque CIBC, l'économie ne devrait croître que de 1,7 % en 2013, un rythme qui sera associé à une hausse du taux de chômage.
M. Shenfeld est d'avis que la finale anémique de 2012 et le modeste rebond à l'horizon empêcheront la Banque du Canada de hausser ses taux jusqu'au troisième trimestre de 2014, soit deux trimestres plus tard que ce qui était initialement prévu. Le fait que la hausse des taux soit retardée aura également pour effet de maintenir le dollar canadien sous le seuil de la parité avec le dollar américain jusqu'au deuxième trimestre de 2014.
« Le passage du relais de la croissance entre, d'une part, les gouvernements et les ménages, et les dépenses des entreprises et les exportations d'autre part ne s'est pas déroulé aussi harmonieusement qu'il l'aurait fallu », explique M. Shenfeld. « L'immobilier a ralenti, tout comme les emprunts des consommateurs, et les gouvernements sont forcés de se serrer la ceinture. Malheureusement, les entreprises gardent leurs portefeuilles bien fermés. »
Malgré les nombreuses prévisions selon lesquelles les investissements des entreprises devaient compenser le ralentissement de l'économie canadienne, la faiblesse de la croissance mondiale a eu pour effet de freiner les dépenses en immobilisations. Les auteurs du rapport ont cherché à déterminer si les entreprises canadiennes gardent en réserve des liquidités excédentaires qu'elles devraient plutôt affecter à de nouveaux projets.
« D'un point de vue macroéconomique, rien ne prouve de façon concrète que les sociétés disposent bel et bien de liquidités excédentaires », affirment Benjamin Tal et Peter Buchanan, tous deux économistes à la Banque CIBC. En fait, « les niveaux des liquidités détenues par les sociétés sont conformes à la tendance que nous observons depuis plus de deux décennies ».
Comme le font remarquer MM. Tal et Buchanan, que ce soit en valeur nominale, en valeur réelle ou en proportion de l'actif, les liquidités de près de 600 milliards de dollars détenues par les sociétés non financières au Canada atteignent ou avoisinent des niveaux records. Cependant, ils soulignent que l'augmentation des liquidités depuis le début de la récession peut être entièrement attribuée à la croissance du PIB.
En valeur réelle, ainsi qu'en proportion du PIB et des actifs d'entreprise, les avoirs liquides des sociétés ne sont que revenus à leurs niveaux d'avant la récession. Bien que les entreprises aient accru la part de leur actif détenu en liquidités, leur position de trésorerie relative a été réduite par un déclin des autres éléments d'actif, à savoir les stocks et les débiteurs.
MM. Tal et Buchanan ont établi que l'augmentation du niveau de liquidités ne s'est pas faite au détriment des dépenses en immobilisations, qui se situent à 20 % du PIB, soit seulement trois points de plus que leur proportion moyenne à long terme, ce qui est également près d'un sommet.
« Contrairement aux rumeurs, les sociétés ne disposent pas de liquidités excédentaires qu'elles attendent d'affecter à de nouveaux projets », conclut M. Shenfeld. « De toute façon, ce n'est pas l'argent en caisse, mais la demande de produit, qui justifie l'exploitation d'une nouvelle mine, le forage d'un nouveau puits ou l'agrandissement d'une usine d'automobiles. En raison des bas prix et des goulets d'étranglement dans le transport, le secteur des mines et du pétrole et du gaz, qui est responsable de la majeure partie des investissements réalisés par les entreprises, s'apprête à réduire ses dépenses en immobilisations en 2013. »
« Espérons seulement que nous ne nous trompons pas en pensant que le renforcement de la croissance mondiale viendra à la rescousse en 2014, en apportant la poussée des exportations et des prix des ressources qui sera nécessaire pour stimuler les entreprises. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eimar13.pdf.
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SOURCE : Marchés Mondiaux CIBC
Avery Shenfeld, économiste en chef, 416 594-7356, avery.shenfeld@cibc.ca; Kevin Dove, Communications et affaires publiques, 416 980-8835, kevin.dove@cibc.com