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Des défis sans précédent pour les jeunes Canadiens à la recherche d'un emploi de qualité

Un jeune Canadien sur dix en situation de précarité économique

TORONTO, le 20 juin 2013 /CNW/ - Les jeunes Canadiens sont plus instruits que jamais, mais ils doivent composer avec des défis que leurs parents n'ont pas connus et ont de plus en plus de difficulté à trouver un emploi permanent et intéressant, peut-on lire dans un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.

« La réalité économique des jeunes d'aujourd'hui est très différente de celle des générations précédentes », explique Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC. « Même si les jeunes Canadiens sont débrouillards et capables de s'adapter aux exigences d'un marché du travail en constante évolution, ils font face à des problèmes inconnus de leurs parents. Le contexte actuel, marqué par le travail à temps partiel, les emplois temporaires, ainsi que les mesures de restructuration et de rationalisation des entreprises et des gouvernements, est particulièrement difficile pour les jeunes qui, par manque d'expérience et d'ancienneté, sont beaucoup plus vulnérables aux changements touchant le marché du travail. »

Comme on peut lire dans le document de la Banque CIBC, bien que le taux de chômage chez les jeunes corresponde à la moyenne historique, le rapport entre le taux de chômage des jeunes Canadiens et celui de leurs aînés se situe actuellement à un sommet sans précédent. « Quand on sait que le taux de chômage des jeunes est presque 2,4 fois plus élevé que celui des Canadiens de 25 ans et plus, on commence à comprendre les difficultés croissantes que les plus jeunes doivent affronter pour trouver un emploi permanent et intéressant. »

M. Tal, qui a présenté son rapport à un groupe d'élèves boursiers canadiens de 10année (3secondaire) aujourd'hui au centre-ville de Toronto, souligne qu'il ne suffit plus d'avoir un bon niveau de scolarité. « Bien qu'il soit utile d'être plus instruit, les étudiants sont de plus en plus nombreux à terminer leurs études sans avoir la moindre expérience de travail, ce qui accroît leur risque de se retrouver dans la situation sans issue qui fait qu'ils ne trouvent pas d'emploi parce qu'ils n'ont pas d'expérience et qu'ils n'acquièrent pas d'expérience parce qu'ils n'ont pas d'emploi.

« En fait, un jeune de 15 à 24 ans sur cinq qui ne travaille pas actuellement n'a jamais eu d'emploi, ce qui est 40 % de plus que la moyenne à long terme. Les statistiques démontrent que les jeunes qui acquièrent une expérience de travail et reçoivent une formation en milieu de travail pendant leurs études sont beaucoup plus susceptibles de trouver un emploi satisfaisant et durable. »

Pour bien comprendre les incidences économiques de l'emploi des jeunes, M. Tal a analysé les 15 à 19 ans séparément des 20 à 24 ans et établi une distinction entre les jeunes aux études et ceux qui ne le sont pas.

M. Tal a ainsi observé qu'environ 225 000 jeunes ne sont ni aux études ni sur le marché du travail, la majorité d'entre eux (68 %) étant âgés de 20 à 24 ans. « Quand on ajoute à ce groupe ceux qui ne sont pas inscrits dans une école, mais qui sont enregistrés comme sans emploi, on obtient un portrait plus net du chômage chez les jeunes. D'un point de vue politique, il s'agit d'un problème très préoccupant, car ce groupe combiné compte 420 000 jeunes en situation de précarité économique, soit près d'un jeune Canadien sur dix.

« Ce groupe cible représente 5,9 % du total des jeunes de 15 à 19 ans, mais une proportion considérablement plus élevée, c'est-à-dire 12,5 %, des 20 à 24 ans. Confrontés à un marché du travail hostile et à de véritables obstacles pour y accéder, ces jeunes n'ont vraisemblablement pas les compétences nécessaires pour faire face à la concurrence. Les membres de ce groupe risquent de demeurer des chômeurs chroniques si rien n'est entrepris pour remettre leur éducation à niveau ou leur offrir une formation axée sur les compétences. »

Sur une note plus positive, M. Tal fait remarquer que le nombre d'élèves inscrits dans une école se situe à un niveau record, soit 83 % des 15 à 19 ans et 44 % des 20 à 24 ans. Parallèlement, dans le groupe des aînés, le taux d'activité est à un creux sans précédent de 76 %, ce qui témoigne de la conjoncture défavorable du marché du travail et de la nécessité pour ces jeunes de parfaire leur éducation.

L'étude menée par M. Tal révèle qu'après avoir quitté l'école, les jeunes se retrouvent de plus en plus en situation de sous-emploi. Environ 22 % des adolescents et 14 % des jeunes de 20 à 24 ans qui ne sont pas aux études ne travaillent qu'à temps partiel. Il s'agit pour ces deux tranches d'âge d'un niveau record et d'une hausse importante par rapport aux cycles précédents.

« Environ 70 % de ces jeunes travailleurs à temps partiel le sont malgré eux, c'est-à-dire qu'ils aimeraient travailler à plein temps. En outre, la proportion de jeunes ayant un emploi temporaire ou un contrat de travail, ou qui occupent un emploi pour une durée indéterminée, a considérablement augmenté, passant d'environ 8 % à la fin des années 1990 à un peu moins de 12 %. La hausse pour ce type d'emplois est beaucoup plus importante que celle observée dans le groupe des 25 ans et plus. »

Le rapport donne ainsi à penser que le fait de classer comme « sans emploi » les 15 à 18 ans inscrits dans une école secondaire et à la recherche d'un emploi à temps partiel a véritablement pour effet d'exagérer l'ampleur du chômage chez les jeunes. « On peut faire observer que beaucoup de ces élèves du secondaire ne devraient pas être considérés comme des chômeurs puisque leur principale occupation est d'aller à l'école », souligne M. Tal.

« La prise en compte de ce paramètre a pour effet de faire passer le taux de chômage dans ce groupe d'âge de près de 20 % à seulement 5,4 %. Le même élément fait également passer le taux national de chômage de 7 %, selon les données officielles, à 6,4 %. Cependant, dans la mesure où ce phénomène montre qu'une proportion croissante des élèves du secondaire est dans l'obligation de participer au marché du travail afin de soutenir financièrement leurs familles, il faut y voir une tendance inquiétante. »

M. Tal est d'avis que cette meilleure compréhension de la dynamique du chômage chez les jeunes signifie que les mesures prises par les gouvernements et les entreprises du Canada pourront être mieux ciblées et plus efficaces pour ce qui est d'éviter que ce problème s'aggrave. « L'une des priorités du système éducatif canadien doit être de faire preuve de plus d'innovation et de souplesse pour ce qui est de combiner enseignement et formation professionnelle.

« Des études sont également nécessaires pour que l'on comprenne mieux comment divers concepts, comme le travail en équipe, la pensée créatrice ainsi que les compétences en résolution de problèmes et en leadership, peuvent améliorer l'employabilité des étudiants et, ensuite, pour qu'on trouve des façons d'intégrer ces concepts au curriculum. Il en va de la croissance de l'économie canadienne et de notre capacité à maintenir un niveau de vie élevé. »

Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_2013-0620.pdf.

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SOURCE : Banque CIBC

Pour plus de renseignements: Renseignements :

Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc., 416 956-3698, benjamin.tal@cibc.ca, ou Kevin Dove, chef, Communications externes, 416 980-8835, kevin.dove@cibc.ca

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