L'an prochain, une croissance américaine et mondiale plus forte profitera au dollar canadien
TORONTO, le 8 juill. 2013 /CNW/ - Le dollar canadien ne connaîtra pas le même sort que le dollar australien et se maintiendra aux mêmes niveaux jusqu'à la fin de 2013, tout en marquant un retour à la parité vers la fin de l'année prochaine, indique un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
« Comme nous nous y attendions, le dollar canadien a fait les frais d'une croissance mondiale décevante cette année, atteignant encore plus rapidement que prévu notre niveau cible de cinq cents sous la parité », affirme Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC. « Ainsi, certains prévisionnistes tablant sur le momentum entrevoient encore plus de dommages à l'horizon. Nous estimons au contraire que, bien que le dollar canadien reculera probablement d'un cent ou deux sous ses niveaux actuels en raison d'une volatilité normale, la légère baisse du dollar canadien cette année est une occasion de l'acheter avant son appréciation probable en 2014. »
Contrairement à un certain nombre de prévisionnistes, M. Shenfeld ne croit pas que le huard enregistrera une baisse similaire à celle subie par le dollar australien. « Le recul plus marqué qu'a subi le dollar australien, qui est passé de 1,06 $ US à la mi-janvier à 0,91 $ aujourd'hui, est souvent cité pour illustrer le sort qui attend la monnaie canadienne, les deux devises étant perçues comme des jumelles par bon nombre de négociateurs.
« Les analogies au repli plus marqué du dollar australien sont exagérées, étant donné que ces devises ressemblent davantage à des cousines éloignées qu'à des jumelles lorsqu'on considère leurs facteurs économiques fondamentaux. Bien que les deux se trouvent dans la soi-disant « zone dollar » (une phrase creuse à notre avis, reposant uniquement sur le nom de la monnaie), et que les deux pays soient des nations développées exportatrices de marchandises entretenant des liens historiques avec le Royaume-Uni, si l'on considère d'autres indicateurs de base, les écarts sont aussi importants que l'est la distance géographique qui les sépare. »
Dans le rapport, M. Shenfeld et Andrew Grantham, économiste de la Banque CIBC, font valoir que les deux pays ne sont plus dans les mêmes phases du cycle économique depuis de nombreuses années. Ils constatent que, bien que le Canada s'en soit mieux tiré que la plupart des pays industrialisés, il a quand même connu une forte récession en 2008-2009, alors que l'Australie a réussi à y échapper. En conséquence, les banques centrales des deux pays ont adopté des stratégies bien différentes. Alors que les taux d'intérêt au Canada ont été abaissés à des creux record, en Australie, les taux ont été augmentés pour contrer les poussées inflationnistes.
Par conséquent, alors que les deux devises ont cette année subi les répercussions de la faible croissance mondiale sur les prix des marchandises, l'Australie a de plus dû composer avec la décision de sa banque centrale de réduire les taux d'intérêt afin de pallier sa croissance plus faible. Voilà un scénario qui ne risque pas de se produire au Canada, étant donné le point de départ beaucoup plus reculé des taux de la banque centrale, et la réticence de la Banque du Canada à encourager l'emprunt des ménages.
Toutefois, ils précisent également qu'en matière d'exportation, le Canada privilégie davantage la diversification que l'Australie. Chacune des six principales exportations de l'Australie consiste en des matières premières, et les ressources représentent environ les trois quarts de toutes les expéditions vers l'étranger. Le minerai de fer et le charbon sont les principales exportations nationales. Au Canada, les ressources représentent toujours moins de la moitié des exportations, alors que les produits manufacturés tiennent bon et jouent encore un rôle de premier plan. Les principales exportations du pays sont le pétrole, les véhicules et les pièces, ainsi que la machinerie.
« Bien que les prix des ressources soient corrélés, vu leur lien avec le cycle économique mondial, les prix tendent à diverger », observe M. Shenfeld. « Une croissance décevante en Chine et un glissement de sa composition vers des secteurs moins axés sur la consommation de ressources, comme les services, continueront de nuire fortement aux prix des exportations australiennes et à ses dépenses en capital connexes.
« La Chine absorbe pas moins des deux tiers des importations mondiales de minerai de fer — principale exportation de l'Australie. En revanche, la part d'importation de la Chine en pétrole, poids lourd du Canada en matière d'exportation, demeure beaucoup plus modeste. La dépendance accrue de l'Australie à l'égard des matières premières, et plus particulièrement les marchandises liées étroitement à la demande chinoise, fait en sorte que la forte expansion et le ralentissement de la Chine ont entraîné des hausses et des baisses beaucoup plus marquées des prix d'exportation australiens. »
Selon le rapport, bien que la dépendance du Canada à l'égard du pétrole entraîne une certaine précarité, les économistes de la Banque CIBC s'attendent à ce que le prix du baril de pétrole brut atteigne en moyenne 98 $ l'an prochain, soutenu par une meilleure croissance mondiale, et ce, même si la situation politique au Moyen-Orient se stabilise un peu. « Il faudrait une énorme baisse des prix du pétrole et des produits manufacturés au Canada pour que ses échanges commerciaux subissent autant de dommages que ceux enregistrés en Australie depuis le milieu de 2012 », a ajouté M. Shenfeld. « Le seul équivalent recensé au Canada ces récentes décennies était en fait lors de la Grande récession, durant laquelle les cours du pétrole ont dégringolé sous 40 $ le baril. »
Les économistes de la Banque CIBC croient que le Canada sera exposé à un environnement externe potentiellement plus favorable au cours de la prochaine année, compte tenu de ses liens plus étroits avec les États-Unis. Étant moins entravée par la politique budgétaire et compte tenu d'une amélioration continue dans le secteur de la construction résidentielle, l'économie américaine devrait à leur avis s'accélérer de façon perceptible l'an prochain, et ils prévoient une croissance de 3,3 %, comparativement à 1,8 % en 2013. En revanche, ils ne prévoient qu'une modeste accélération en Chine — principal débouché d'exportation de l'Australie.
« Le dollar canadien devrait profiter de la croissance plus vigoureuse aux États-Unis et à l'échelle mondiale l'an prochain », estime M. Shenfeld. « Les rumeurs de réduction graduelle de l'assouplissement quantitatif par la Réserve fédérale semblent exagérées, et le robinet ne sera pas complètement refermé si l'économie américaine n'est pas suffisamment forte. Le dollar canadien devrait se stabiliser autour des niveaux actuels au second semestre de cette année, d'où une occasion de l'acheter avant son appréciation, stimulée par les échanges, jusqu'à la parité en 2014. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eijul13.pdf.
Les services bancaires de gros de la Banque CIBC offrent un éventail de produits de crédit, de produits des marchés financiers intégrés et des services bancaires d'investissement à ses clients sur les principaux marchés des capitaux en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Nous proposons également des solutions de financement novatrices et des services consultatifs dans un vaste éventail de secteurs et nous fournissons des études de premier ordre à notre clientèle constituée de sociétés, de gouvernements et d'institutions.
SOURCE : Marchés Mondiaux CIBC
Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés mondiaux CIBC, 416 594-7356, avery.shenfeld@cibc.ca; ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques, 416 980-8835, kevin.dove@cibc.ca.