Les adolescents déplacés font grimper le taux de chômage à des niveaux records

TORONTO, le 5 sept. 2013 /CNW/ - Le taux de chômage chez les étudiants âgés de 15 à 18 ans à la recherche d'un emploi à temps partiel a dépassé 20 % - le plus haut jamais enregistré - alors que les Canadiens plus âgés doivent de plus en plus se résoudre à accepter des emplois à temps partiel, indique un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.

Selon le rapport, depuis 2007, le taux d'emploi chez les 15 à 18 ans a chuté de façon ahurissante, reculant de 22 %, ce qui dépasse nettement la diminution de 4 % de leur population durant cette période.

« Bien que le taux de chômage au Canada soit bien loin des sommets atteints durant la récession, la qualité des nouveaux emplois laisse beaucoup à désirer », affirme Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC. « La part des effectifs employés dans le secteur manufacturier diminue de façon soutenue, et dernièrement, les gouvernements ont également effectué des compressions. L'indice de qualité de l'emploi de la Banque CIBC reflète cette tendance à la baisse. La pénurie d'emplois plus rémunérateurs a contraint certains parents à accepter le genre d'emplois qui étaient réservés auparavant aux étudiants adolescents. »

M. Shenfeld fait remarquer que traditionnellement, les jeunes Canadiens ont surtout été embauchés dans les secteurs du commerce de détail et des services de restauration. Cependant, récemment, le taux d'emploi comme préposé à un comptoir de service alimentaire ou aide de cuisine a chuté chez les moins de 19 ans, mais a grimpé en flèche au sein des autres groupes d'âge, enregistrant un bond marqué chez les personnes âgées de 25 ans et plus. La situation est passablement la même pour ce qui est des postes dans la vente au détail et aux caisses.

« Les jeunes adultes, les travailleurs plus âgés déplacés, ou encore les immigrants qui ne trouvent pas toujours un emploi correspondant à leur niveau d'études ou à leurs compétences ont été contraints d'accepter des emplois peu rémunérateurs durant une reprise économique qui s'est avérée plutôt médiocre », a ajouté M. Shenfeld. « La réalité, c'est que le marché de l'emploi n'a pas été suffisamment vigoureux pour générer des emplois de meilleure qualité pour les travailleurs plus âgés. »

Il souligne que, comme les salaires hebdomadaires n'ont progressé que de 1,7 % au cours des 12 derniers mois, le pouvoir d'achat n'a pas augmenté de façon importante au Canada. Le pays a besoin d'une meilleure combinaison d'emplois, ainsi que d'une croissance de la productivité des emplois existants avant que nous assistions à une hausse appréciable des salaires, ce qui permettra de libérer des emplois à temps partiel pour les étudiants.

« Pour y parvenir, nous avons besoin d'une croissance mondiale accélérée pour stimuler les secteurs axés sur l'exportation qui génèrent habituellement des emplois de meilleure qualité », estime M. Shenfeld. « Si cela tarde à se produire, c'est en partie en raison des difficultés des pays à marché émergent; toutefois, nous surveillons de plus près le débat sur le budget des États-Unis qui, beaucoup plus que la baisse progressive envisagée par la Réserve fédérale américaine, scellera le sort du Canada en 2014. »

M. Shenfeld croit qu'une pénurie d'emplois à temps partiel pour les étudiants peut avoir de très grandes répercussions économiques. « Certains peuvent considérer l'absence d'emplois pour étudiants comme un fait négligeable. Certes, le manque à gagner est moindre que si la perte visait des emplois à plein temps pour adultes.

« Cependant, les emplois pour étudiants ne servent pas uniquement à acheter les derniers jeans à la mode. Pour les familles monoparentales à plus faible revenu, ces rentrées de fonds supplémentaires peuvent avoir une importante déterminante et permettre d'épargner en vue d'études supérieures. »

Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eisep13.pdf.

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SOURCE Marchés Mondiaux CIBC