Par rapport aux estimations officielles, les propriétaires réduisent le principal de leur dette de 11 milliards de dollars de plus par année
TORONTO, le 15 oct. 2014 /CNW/ - Les Canadiens remboursent actuellement leurs prêts hypothécaires à un rythme record, ce qui réduit considérablement le risque d'un défaut de paiement en cas de hausse des taux d'intérêt, peut-on lire dans un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.
« Les ménages canadiens n'ont pas seulement résisté à la tentation que représentent les taux peu élevés, mais ils ont utilisé ces faibles taux pour rembourser leurs dettes à un rythme sans précédent », souligne Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC. « Malgré un marché du travail léthargique et un taux de chômage encore trop élevé au goût de la Banque du Canada, le pays a rarement affiché une aussi bonne performance au chapitre du service de la dette. »
Les propriétaires tirent parti de la faiblesse prolongée des taux d'intérêt pour rembourser leurs prêts hypothécaires en accélérant leurs paiements sur le principal. En fait, ils réduisent volontairement leurs périodes d'amortissement. Ainsi, selon les estimations de M. Tal, la période d'amortissement moyenne sur le marché hypothécaire canadien est maintenant plus près de 20 ans que de l'hypothèse implicite de 25 ans utilisée par la Banque du Canada dans ses calculs.
En effet, au lieu de dépenser leur revenu disponible, les Canadiens font des sacrifices et choisissent d'effectuer des paiements supplémentaires sur leurs prêts hypothécaires pour se libérer de leurs dettes plus rapidement. À terme, cela contribue à rendre le marché hypothécaire du Canada plus stable, car si les taux devaient augmenter, les propriétaires reviendraient simplement à leur période d'amortissement normale, explique M. Tal.
« Les ménages canadiens remboursent sur leur principal 11 milliards de dollars de plus par année que ce qui est officiellement comptabilisé », déclare M. Tal. « Ce montant supplémentaire est suffisant pour absorber les 100 premiers points de base d'une hausse du taux hypothécaire effectif, les ménages n'ayant qu'à réamortir leurs prêts hypothécaires pour compenser l'augmentation des paiements. »
Selon le rapport, pour l'ensemble du marché hypothécaire canadien, le ratio du service de la dette, qui représente le coût d'un prêt hypothécaire en proportion du revenu disponible, se situe à 7,3 %, soit un point de pourcentage de plus que le ratio actuel de 6,3 % officiellement indiqué par la Banque du Canada.
Même pour les prêts hypothécaires à ratio élevé, le risque de défaut de paiement semble mince, selon M. Tal. L'analyse du rapport prêt-garantie des prêts hypothécaires à ratio élevé permet de constater que la situation a très peu changé au cours des dernières années, la proportion de prêts hypothécaires associés à un rapport prêt-garantie de plus de 80 % ayant en fait reculé de cinq points de pourcentage depuis 2009. De même, le pourcentage de ménages qui consacrent plus de 40 % de leurs revenus au service de la dette est demeuré relativement stable, à un peu plus de 6 %, depuis 2008.
On peut également lire dans le rapport que la mesure qui a permis de prévoir avec le plus d'exactitude un défaut de paiement sur un prêt hypothécaire au cours des six dernières années au Canada est l'évaluation du crédit d'un particulier. Ici encore, le tableau est encourageant, selon M. Tal.
La cote de crédit moyenne au Canada suit une tendance à la hausse depuis les cinq dernières années, la progression pouvant être observée dans l'ensemble des régions et des groupes d'âge, affirme M. Tal. De plus, la proportion de crédit à risque élevé, que l'on définit comme une cote de crédit inférieure à 620, est demeurée pratiquement inchangée à près de 10 % des nouveaux comptes ces dernières années, et ne compte que pour 3,5 % du total des nouveaux prêts hypothécaires.
« Il faut féliciter les Canadiens d'avoir évité l'endettement », souligne-t-il. « Mais ce n'est pas encore fini. Par sa détermination à maintenir les taux à un niveau peu élevé aussi longtemps que possible, la Banque du Canada continuera de mettre à l'épreuve la volonté des Canadiens. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eioct14.pdf.
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SOURCE Marchés Mondiaux CIBC
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc., 416 956-3698, ou benjamin.tal@cibc.ca; Kevin Dove, chef, Communications externes, 416 980-8835, ou kevin.dove@cibc.ca