Les tensions qui s'exercent sur le huard découlent également de la haute des taux d'intérêt aux États-Unis et de la détérioration du compte courant
TORONTO, le 29 janv. 2015 /CNW/ - Alors qu'il est probable que la Banque du Canada abaisse de nouveau son taux directeur et compte tenu de la faiblesse des prix du pétrole qui nuit à la croissance économique et aux exportations, la valeur du dollar canadien pourrait tomber en deçà de 0,77 $ US, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.
La semaine dernière, la banque centrale a créé la surprise en abaissant de 0,25 point de pourcentage son taux du financement à un jour.
« Nous ajoutons une autre réduction de 25 points de base à nos prévisions étant donné l'impatience manifeste éprouvée par la Banque du Canada à l'égard de l'impact du pétrole sur la croissance », souligne Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés mondiaux CIBC, qui entrevoit une croissance économique inférieure à 2 % au Canada cette année. « Bien que cette deuxième baisse soit déjà prise en compte, les marchés peuvent bien s'interroger quant à l'éventualité qu'il y en ait une troisième. »
M. Shenfeld s'attend à ce que le dollar canadien baisse jusqu'à 0,77 $ US, soit 0,03 $ de moins qu'avant la baisse de taux annoncée la semaine dernière.
Les tensions s'exerçant sur le huard découleront également de la hausse des taux aux États-Unis, laquelle aura pour effet de renforcer la valeur du dollar américain par rapport aux autres grandes devises.
M. Shenfeld croit que la Réserve fédérale des États-Unis haussera ses taux d'intérêt en juin, soit plus tôt que prévu, et cette augmentation sera peut-être même plus importante que les prévisions actuelles des marchés des changes, compte tenu du rythme auquel le marché du travail américain progresse. « L'observation des précédents épisodes de resserrement donne à penser que les décideurs n'attendent pas que les salaires montrent des signes de surchauffe avant de donner le signal d'une hausse des taux », explique-t-il.
« L'écart de taux n'est pas le seul élément en jeu », estime M. Shenfeld. « Le pétrole n'est pas la seule marchandise dont le prix a reculé. Même si les volumes d'exportations non énergétiques profiteront dans une certaine mesure de la baisse du dollar canadien, le secteur manufacturier doit actuellement composer avec des taux d'utilisation de la capacité qui sont assez limités en raison des fermetures d'usines survenues précédemment. De plus, en valeur nominale, les exportations seront fortement amoindries par la faiblesse des prix du pétrole, du gaz naturel et des autres marchandises. »
« Le solde du compte courant se retrouvera ainsi en fort déficit, largement en deçà des prévisions consensuelles qui existaient avant la chute du pétrole », ajoute M. Shenfeld.
Selon les prévisions de la Banque CIBC, le déficit du compte courant du Canada augmentera rapidement et dépassera les 70 milliards de dollars en 2015, soit presque deux fois plus que les prévisions consensuelles établies à partir d'un sondage mené en juin 2014.
La Banque du Canada attendait de constater une progression des exportations et des dépenses en immobilisations avant de serrer la vis aux emprunts dans le secteur du logement et à la construction individuelle au moyen d'une hausse des taux. Toutefois, la dégringolade des cours du pétrole a, du moins pour 2015, remis ce rêve à plus tard puisque le secteur de l'énergie représente environ un quart des exportations canadiennes et près de 30 % des dépenses des entreprises, selon le rapport.
Les consommateurs canadiens réaliseront des économies sur l'essence, mais l'effet combiné du recul marqué des prix du pétrole sur les revenus de l'industrie et les recettes de l'État ralentira la croissance de l'économie canadienne, qui se situera à moins de 2 %, et en augmentera la dépendance envers l'activité du secteur des ménages et les exportations non énergétiques, affirme M. Shenfeld.
Il prévoit que les prix du pétrole commenceront à se rétablir vers la fin de l'année et que la Banque du Canada augmentera de nouveau ses taux en 2016.
« Cela laisse entrevoir le retour d'un dollar plus fort. Mais même à plus long terme, le fait que les exportations doivent prendre le pas sur le logement et les dépenses de consommation financées par l'emprunt pour assurer la croissance donne à penser que le taux de change ne se situera pas beaucoup au-dessus de 0,80 $ US », conclut M. Shenfeld.
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/fxmonthly.pdf (en anglais).
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SOURCE Marchés Mondiaux CIBC
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