L'écart entre les marges bénéficiaires hors énergie et la croissance du PIB réel est pratiquement aussi important qu'au cours de n'importe quelle période sans récession.
TORONTO, le 31 mars 2015 /CNW/ - Les marges bénéficiaires des sociétés canadiennes ont atteint un sommet en 27 ans au quatrième trimestre et, malgré l'érosion que pourrait causer un ralentissement économique, on s'attend à ce qu'elles demeurent élevées, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.
La marge bénéficiaire moyenne de l'ensemble des sociétés non financières a atteint 8,2 % du chiffre d'affaires pendant le quatrième trimestre de 2014. Même que si l'on exclut le secteur durement touché de l'énergie, les marges bénéficiaires sont actuellement à leur niveau le plus élevé depuis près de 30 ans, soit à 7,6 %.
De plus, l'écart entre les marges bénéficiaires hors énergie et la croissance du PIB réel est presque aussi important que pendant les autres périodes sans récession des 25 dernières années, révèle le rapport.
« Selon toutes les indications, les marges bénéficiaires supérieures des sociétés sont là pour rester, souligne Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la Banque CIBC et auteur du rapport. Certains des facteurs structurels qui ont contribué à élever la trajectoire de rentabilité des sociétés pourraient commencer à s'étioler dans les années à venir, mais pour l'instant, les marges bénéficiaires sont pleinement soutenues par les facteurs fondamentaux. »
M. Tal observe que les marges bénéficiaires des sociétés varient en fonction de l'économie, mais que par le passé, elles avaient tendance à s'établir en moyenne à moins de 5 %. Or, affirme-t-il, les changements structurels de la dernière décennie ont fait passer cette moyenne au-dessus de 6 %.
« De nombreux facteurs peuvent expliquer cette trajectoire structurelle à la hausse, ajoute M. Tal, par exemple, la mondialisation, l'innovation, la baisse du coût du capital, les importantes barrières à l'entrée et le pouvoir de négociation réduit de la main-d'œuvre, pour n'en citer que quelques-uns. »
M. Tal mentionne que les marges bénéficiaires sont généralement considérées comme la série ayant le plus tendance à revenir à la moyenne et que le concept de révision de la moyenne des marges est solidement intégré aux modèles d'évaluation des capitaux propres des investisseurs. Le raisonnement en est fort simple, constate-t-il. Selon cette théorie, des marges supérieures à la moyenne attirent forcément la concurrence et les investissements qui, à leur tour, peuvent réduire la rentabilité globale.
« Les marges ont peut-être tendance à revenir à la moyenne, mais il est possible que la moyenne ait augmenté par suite d'un changement structurel, explique-t-il. Les marges redescendront peut-être d'ici un an ou deux, mais pas autant que le laissent entendre les chiffres présentés en manchette. »
Au cours des 20 dernières années, la hausse des marges bénéficiaires est survenue malgré des vents contraires liés à une composition sectorielle moins favorable, commente-t-il. La part des secteurs à marges élevées, tels ceux de la fabrication, du transport, de l'agriculture et de l'exploitation forestière, a chuté considérablement, alors que les secteurs à faibles marges, tels ceux du commerce de détail et de la construction, ont gagné du terrain.
Néanmoins, la trajectoire ascendante des marges depuis 2001 est très généralisée, ce qui appuie l'évaluation selon laquelle les facteurs qui sous-tendent l'augmentation de la moyenne sont structurels, indique le rapport. Les marges bénéficiaires moyennes sont supérieures à la moyenne à long terme dans tous les secteurs, sauf un : celui des mines et des carrières.
Même dans un contexte de trajectoire structurelle ascendante, la hausse des marges au cours des deux dernières années a été relativement solide, les marges s'étant améliorées de près d'un point de pourcentage depuis 2012, selon le rapport.
Cette situation est attribuable à deux facteurs : le fléchissement des coûts de main-d'œuvre et un huard en chute libre.
Le rythme de croissance des coûts de la main-d'œuvre a fortement diminué : ces coûts sont passés de 3,5 % en 2012 à 1 % en 2014, tandis que le dollar canadien se dépréciait de près de 25 %.
« L'an passé, pas moins du tiers du PIB canadien a été produit par des secteurs où les coûts unitaires de main-d'œuvre étaient à la baisse, précise M. Tal. Mais la montée attribuable à la dégringolade du huard dont profitent les sociétés constitue un facteur encore plus important. »
Il estime que la dépréciation de la valeur du dollar est responsable d'une hausse d'« au moins un point de pourcentage de la marge bénéficiaire moyenne depuis 2012 ».
Par contre, les effets du recul du dollar sont loin d'être uniformes, constate le rapport.
Les secteurs d'exportation, comme ceux de l'agriculture et de la fabrication, sont les plus avantagés, avec en tête de peloton certains sous-secteurs de la fabrication, tels ceux des produits du bois, des pâtes et papiers, des véhicules automobiles, du matériel électrique, du vêtement, du textile et des produits chimiques de base. La montée des marges bénéficiaires dans le secteur du transport profite surtout aux sous-secteurs des transports ferroviaire et routier, alors qu'elle a eu une incidence légèrement négative sur le sous-secteur du transport aérien.
Vous pouvez consulter le rapport de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse suivante : http://research.cibcwm.com/res/Eco/EcoResearch.html (en anglais seulement)
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SOURCE Marchés Mondiaux CIBC
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