L'économie canadienne doit innover davantage
TORONTO, le 25 nov. 2015 /CNW/ - Au cours de la prochaine décennie, la vigueur de l'économie canadienne dépendra de la capacité des sociétés à offrir des produits et solutions négociables à valeur ajoutée supérieure, selon une nouvelle étude de Marchés mondiaux CIBC.
« Le Canada a perdu plus de 10 % de sa capacité de production pendant la période de surévaluation du huard, et les nouvelles capacités de production qui émergeront bientôt seront fort différentes de celles qui ont été perdues », dit Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC, coauteur du rapport Adjusting to The Value-Added Economy, avec les économistes Royce Mendes et Nick Exarhos. « Les sociétés qui mettent l'accent sur la création de solutions plutôt que sur les produits prendront de plus en plus les devants. Déjà, le commerce des services dans les domaines comme l'ingénierie, l'architecture, l'informatique et les finances est plus important que les mesures conventionnelles ne le suggèrent et il est appelé à croître. »
Au Canada, l'exportation de services a connu une croissance plus rapide que l'exportation de marchandises au cours des dix dernières années et, facteur encore plus important, le commerce des services est trois fois moins susceptible à la volatilité que le commerce des marchandises, indique le rapport. Cette stabilité relative s'explique principalement par le fait que le commerce des services profite d'une plus grande diversification. Alors que 75 % des marchandises sont exportées vers les États-Unis, seulement 50 % des services exportés par le Canada sont destinés à nos voisins du sud.
Les biens et services négociables représentent près de 70 % de l'économie canadienne et 80 % des emplois. Cependant, selon Statistique Canada, ils ne constituent que 16 % des exportations brutes.
« Comment est-il possible que les services ne représentent qu'une aussi faible fraction des exportations alors qu'ils génèrent 70 % du PIB et 80 % des emplois? s'interroge M. Tal. La réponse qui s'impose pour bien des gens est que la plupart des services ne sont pas négociables. Après tout, on ne peut pas exporter une coupe de cheveux. »
Cependant, d'après M. Tal, si c'était bien le cas il y a une vingtaine d'années, les choses ont changé depuis en raison de la mondialisation de la production et de l'approvisionnement.
« On a tendance à ne pas vraiment penser au commerce des services, ajoute-t-il. Cela va devoir changer. »
Selon le rapport, les statistiques conventionnelles sur le commerce sous-évaluent la part des exportations liée aux services.
En effet, comme le précise le rapport, la base de données des Échanges en Valeur Ajoutée (ÉVA) de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), qui recense chaque étape du processus de production en plus des exportations directes, indique quant à elle que la part des exportations brutes du Canada attribuable aux services ne serait pas de 16 %, mais bien de plus de 40 %.
« Les services négociables sont déjà importants depuis un certain temps, et ils le seront encore davantage à l'avenir, souligne M. Tal. Je ne crois pas trop m'avancer en suggérant que si on utilise les mesures appropriées, la valeur des exportations de services aux entreprises pourrait surpasser celle des exportations de marchandises au cours de la prochaine décennie. »
« Ces changements s'accompagneront d'un certain nombre de défis, précise M. Tal. Les sociétés devront composer avec une fenêtre plus étroite pour tirer profit de leur savoir-faire ou de leurs produits exclusifs, et les modes de financement ainsi que les modèles d'éducation actuels ne permettront pas de soutenir efficacement la nouvelle vague d'entrepreneuriat. »
Dans le cycle à venir, la taille des petites entreprises rétrécira encore davantage puisqu'il sera de moins en moins dispendieux et de plus en plus facile de mettre sur pied et d'exploiter une petite entreprise grâce aux nouvelles technologies et à la puissance du commerce électronique, explique le rapport. La plus forte concentration de microentreprises devrait se trouver dans les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques.
« L'accès au capital et à des "incubateurs" sera crucial pour le succès de ces entreprises de petite taille », selon M. Tal.
Dans les premiers stages, la majorité de leur financement provient de membres de la famille et d'amis, ou d'investisseurs providentiels qui sont prêts à fournir des fonds en début de parcours, puis à se montrer patients. Si nous avons connu des années maigres à la suite de la crise financière mondiale, le financement du capital de risque commence à être plus accessible, mais continue à se concentrer sur les entreprises en phase avancée plutôt que sur le financement initial ou le financement d'entreprises dans leurs premiers stages. En 2012, ce financement s'élevait à 1,3 G$ pour la première catégorie par rapport à seulement 602 M$ pour la seconde.
« Afin de profiter pleinement de l'environnement émergent, les sociétés devront investir massivement dans la recherche et développement », indique M. Tal.
Heureusement, les petites et moyennes entreprises canadiennes effectuent presque la moitié des dépenses en recherche et développement au pays, d'après le rapport.
M. Tal mentionne également que l'effet du Partenariat transpacifique (PTP) sur le secteur des services canadien « pourrait être extrêmement important ».
Bien qu'on parle principalement des industries laitière, automobile et forestière, le PTP couvre une vaste gamme de services puisque l'entente fonctionne sur une base d'exclusion. Comme le précise le rapport, à moins qu'un pays ne les exclue, tous les secteurs des services sont visés par l'entente.
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés financiers CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_2015-1125.pdf
À propos de la Banque CIBC
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SOURCE Banque Canadienne Impériale de Commerce
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc., 416-956-3698 ou benjamin.tal@cibc.ca, ou Caroline Van Hasselt, directrice en chef, Communications externes et Relations avec les médias, 416-784-6699 ou caroline.vanhasselt@cibc.com.